Belgique

Alexia Bertrand sur la réforme fiscale de l’État: « Il est urgent de réduire les dépenses. C’est un peu comme une hémorragie »

Mais cette réforme est-elle raisonnable malgré le manque de moyens dans les caisses de l’État ? Sur cela, Alexia Bertrand est catégorique : “On doit se permettre une réforme fiscale. C’est vraiment essentiel aujourd’hui, de baisser la pression fiscale sur les bas et surtout les moyens et bas salaires. C’est-à-dire ceux qui se trouvent entre 2700 € bruts et 3700€ bruts, car il y a là un véritable piège d’inactivité.” Or, pour Alexia Bertrand, remettre les personnes à l’emploi est la meilleure manière de remplir les caisses de l’État. “Chaque personne qu’on remet à l’emploi rapporte environ 28 000€ aux caisses de l’État.”

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Concernant la dimension budgétaire, Alexia Bertrand ne veut pas que la réforme vienne alourdir le budget de l’État, elle doit être “neutre”. “En tant que libérale, je préférerais un allégement des impôts. Si on réduit les dépenses et qu’on trouve un moyen de la financer grâce à cela, ce n’est pas un problème. Mais ce qui est proposé par le ministre des Finances, c’est plutôt un tax-shift. On va donc alléger l’impôt sur le travail et on va ‘shifter’ vers d’autres types d’impôts, comme la consommation.” Pour la libérale, il est important d’alléger les impôts au bon endroit, ici sur le travail. Alexia Bertrand estime qu’il serait plus bénéfique de déplacer ces taxes vers la consommation ou “ce qui pollue”. Ce projet a été présenté une première fois au kern, mais rien n’a été avalisé. “On est dans une situation où des personnes avec tous les avantages sociaux qu’il peut y avoir, sont dans une meilleure situation avec des allocations qu’en allant travailler. Et ça, ce n’est plus acceptable”, explique-t-elle.

Dans son discours du 1er mai, le socialiste flamand Conner Rousseau exigeait la mise en place d’un cadastre des grandes fortunes en Belgique. À cela, Alexia Bertrand répond que le problème ne vient pas des recettes mais bien des dépenses de l’État : “Nous avons 54 % de dépenses sur PIB. Il est urgent de réduire les dépenses. C’est un peu comme une hémorragie.” Pour elle, résoudre le problème du budget par de nouveaux impôts n’est pas la bonne méthode.

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Sur les avantages sociaux, Alexia Bertrand souhaiterait qu’ils soient globalisés et mieux répartis en fonction des besoins et qu’ils ne soient pas perdus par les travailleurs. “Aujourd’hui, la difficulté de ces avantages sociaux, c’est que c’est du ‘on-off’. Vous allez travailler, vous les perdez trop souvent”, précise-t-elle. “On veut geler le montant des allocations jusqu’à ce qu’il y ait un écart suffisamment important entre le travail et le non-travail”, ajoute-t-elle.

Martin Buxant et Alexia Bertrand ont aussi discuté du “modèle méditerranéen” décrit par le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt et de la démission de Sarah Schlitz de son poste de Secrétaire d’État à l’Égalité des chances et la violence qui peut exister envers les femmes en politique.