Tunisie

Y A D’LA JOIE !

Je comprends, faute de la ressentir vraiment en ces temps de frénésie en toutes choses, que l’on puisse s’en attendrir à l’évocation des petits riens si innocents de la vie quotidienne qui l’ont faite chantée, avec un immense succès populaire, par l’authentique et inoubliable troubadour que fut Charles Trenet.

En revanche, ce qui échappe à mon entendement, c’est la bruyante allégresse avec laquelle des foules innombrables de tunisiens ont accueilli, hier soir, la nouvelle de l‘arrestation du chef du mouvement dit « ennahdha » aux fins d’enquête se rapportant à une déclaration tenue pour constitutive d’un délit de menace. Une peccadille, voyons!

Le personnage que l’on ne peut condamner d’avance pour des faits autrement plus graves, mais qui a fait trop de mal à la Tunisie, ne pouvait espérer traitement plus accommodant, plus absolutoire à très court terme que celui, au demeurant le plus afflictif, réservé à son forfait le plus récent. On devrait plutôt s’indigner de le voir sorti d’affaires à si bon compte.

Abdessalem Larif