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Thibaut Pinot frustré après sa 2e place au sommet de Crans-Montana: « J’aurai mis mes tripes pour que Cepeda ne gagne pas… »

Une étape de 75 km

Lui qui déteste le home trainer par-dessus tout avait donc pris place sur les rouleaux au pied du Col de Croix afin de ne pas louper le départ d’une 13e étape ramenée de 200 à 75 km (en raison des conditions météorologiques) qu’il a abordée comme un sprint. Projeté à l’avant de la course par son équipier Armirail dans la première des deux ascensions du jour (15,4 km à 8,8 %) où il a participé à dessiner la bonne échappée, Pinot y a porté une première attaque à près de 65 km de l’arrivée.

« Il y avait quinze jours que je rongeais mon frein », soufflait le coureur de chez Groupama-FDJ. « Si je perdais le général (NdlR : il occupait la 15e place de celui-ci vendredi matin) ce n’était pas grave. Je voulais l’étape. Dans l’oreillette, j’ai donc demandé qu’on me laisse tranquille. C’était peut-être n’importe quoi, mais je voulais profiter. »

Isolé en tête de course en compagnie des seuls Rubio et Cepeda dès les premières pentes de la montée finale de Crans-Montana, le futur retraité (33 ans, le 29 mai) ne put y canaliser sa fougue en multipliant à nouveau des offensives.

« Ils savent que je suis généreux, que je ne calcule pas mes efforts alors qu’eux n’ont fait que ça », confiait un Pinot ulcéré par le marquage de Cepeda à qui il hurla littéralement sa façon de penser sur le vélo. « Je ne comprends pas comment on peut espérer gagner en courant de cette manière. Si je ne roule pas, on fait du surplace… Cepeda a été une grosse épine dans le pied. Mais quoi qu’il arrive, je ne voulais pas qu’il gagne, j’aurais mis mes tripes pour cela. »

Si c’est le Colombien Rubio qui a remporté une étape sans impact sur le général au bout d’un sprint à trois, c’est pourtant bien le Français (deuxième) qui semble s’être fait avoir… comme un bleu.