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Tadej Pogacar sait ce qu’il doit faire sur le Tour des Flandres : “Je dois finir en solo pour gagner…”

Tadej, on présente ce Tour des Flandres comme un combat entre la caste des trois fantastiques que vous composez avec van Aert et van der Poel. Or, vous n’avez encore jamais remporté une course d’un jour lorsque ces deux coureurs étaient au départ. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

”Que, de leur côté, eux n’ont pas encore remporté de grand tour sur lequel je m’étais aligné (éclats de rire). J’ai vu passer cette info sur Twitter ce vendredi mais cela n’a rien d’anormal. Pour faire mentir cette statistique, il faudra que je puisse compter sur des super-jambes au bout d’une longue course. Il me faudra disposer d’assez de ressources pour finir en solo, car je crois que c’est de cette manière que je peux remporter le Tour des Flandres. Mais cela rend la mission un peu plus compliquée encore… Il faudra vraiment choisir le bon moment pour tenter quelque chose. Je n’ai pas encore de plan précis dans la tête, mais il me faudra être le plus fort dans les monts.”

Qu’avez-vous appris de la reconnaissance effectuée ce vendredi ?

”Elle m’a permis de me remettre certaines choses en tête car je ne suis pas encore réellement familier avec un terrain bien plus naturel pour certains de mes rivaux.”

Wout van Aert en confiance avant le Ronde : “Même sans van Baarle, notre collectif sera fort”

Quelle tactique adopteront, selon vous, Wout van Aert et Mathieu van der Poel dimanche ?

”Les Jumbo-Visma possèdent un collectif extrêmement solide et tenteront très certainement de profiter de cette force de frappe. Mathieu, lui, attaquera dans une ou plusieurs côtes qu’il est difficile de déjà identifier maintenant. Je m’entends vraiment bien avec le Néerlandais et je prends beaucoup de plaisir à courir contre lui. Il est difficile à expliquer pourquoi le contact passe de manière aussi naturelle, c’est le propre des relations humaines je crois…”

« Je pense que le Paterberg est trop court pour moi. »

Lors de l’E3 Saxo Classic vous avez à nouveau fait très forte impression sur le Vieux Quaremont. Pourquoi cette difficulté vous convient-elle aussi bien ?

”Cela tient essentiellement à sa longueur. Elle fait un petit peu plus de 2 kilomètres et cela me permet d’exploiter au mieux mes qualités. J’apprécie aussi le fait qu’elle soit pavée jusqu’à son sommet, cela la rend plus difficile et sélective que certaines ascensions qui ne sont asphaltées qu’en partie. Le Paterberg est une très belle montée aussi, mais je le pense trop court que pour que je puisse y opérer une réelle sélection.”

Vous êtes pourtant plus léger que des coureurs comme van Aert et van der Poel ?

”Pas tellement à ce moment de la saison vous savez. Je n’affiche pas le même poids qu’au Tour de France, je fais actuellement 67 kilos. On a besoin de puissance sur ce terrain.”

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Dans la foulée de l’E3, vous aviez également confié qu’une erreur de placement comme celle que vous aviez commise ce jour-là ne vous arriverait pas sur le Ronde. Pourquoi ?

”L’année dernière, j’avais déjà constaté que le positionnement était plus difficile sur À Travers la Flandre, auquel j’avais participé, que lors du Tour des Flandres. Le Ronde, c’est une course bien plus longue et la sélection s’effectue du coup naturellement, cela rend la finale moins nerveuse.”

Vous avez déjà remporté un monument en Belgique en vous imposant sur Liège-Bastogne-Liège et semblez sous le charme des classiques flandriennes. Notre pays est-il celui dans lequel vous prenez le plus de plaisir à courir ?

”J’adore m’aligner en course chez vous, mais je ne serais pas aussi catégorique (rires)… J’aime courir partout dans le monde. Mais il y a tout de même ici une atmosphère très spéciale, une passion que l’on ressent vraiment. Sur une classique, le degré d’excitation est plus élevé que sur une épreuve de trois semaines, tout est plus spectaculaire.”

« Même si je gagne dimanche, je pense que je reviendrai. »

Si vous gagnez dimanche, reviendrez-vous sur cette course ou considérerez-vous alors que c’est un objectif atteint et que vous pouvez tourner la page ?

”Ce sera un sujet pour le mois de décembre si j’ai le bonheur de lever les bras, mais je crois bien que je reviendrai car c’est vraiment une des plus belles courses de la saison ! J’aurais du mal à la suivre devant ma télé.”

À ce jour, seuls deux vainqueurs du Tour de France ont remporté le Ronde : Eddy Merckx et Louison Bobet. Vous pourriez donc devenir le troisième, seulement, ce dimanche…

”Je ne suis pas un grand connaisseur de l’histoire du cyclisme, vous me l’apprenez. Mais je suis quelqu’un qui se concentre davantage sur le présent et le futur vous savez (rires).”