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Philipsen pense déjà du Tour : “Gagner un tel sprint donne confiance pour cet été”

On ne va pas dire que le peloton a lézardé sous le généreux soleil le long des berges de l’Escaut, mais il y avait de nombreux sourires sur les visages en cours de route. Avant l’approche de l’inévitable sprint, à Schoten. Un sprint royal, dominé avec maîtrise par Jasper Philipsen devant Sam Welsford et Mark Cavendish, toujours dans le coup à Schoten (trois victoires, deux places de deuxième et autant de troisième en huit participations !). “C’est une victoire super importante pour moi, car on sait que c’est une vraie classique de sprinter”, jubile celui qui s’était offert, il y a deux semaines, une autre classique de sprinters, Bruges-La Panne, mais dans un contexte totalement différent.

Celui d’une guerre impitoyable dans le vent et sous la pluie. Quel scénario préfère-t-il ? “Je n’en ai pas, j’aime les deux, répond le coureur d’Alpecin-Deceuninck. Cela change juste la période de stress dans la course. À La Panne, cela a borduré directement. Dans ce cas-là, c’est très nerveux au début. Après, c’est plus relax dans le final. Ici, c’était l’inverse. Très détendu au début et très tendu à l’approche du sprint. Je pense que cela a fait du bien à tout le monde d’avoir une épreuve un peu plus facile ! L’atmosphère était vraiment très détendue dans le peloton ce mercredi. Cela a beaucoup rigolé dans l’oreillette, il y avait une bonne ambiance dans notre équipe. Mais Mathieu van der Poel est aussi un bon client pour ça, il amène toujours pas mal de fun quand il est avec nous.”

Fiente de pigeon sur le casque de van der Poel…

Surtout quand une fiente de pigeon atterrit sur son casque… Philipsen éclate de rires à l’évocation de cet “incident”. “Mais comment êtes-vous au courant ? Ah, cela s’est vu à la télévision en plus ?” Le Belge repart de plus belle dans son rire. “Nous, on l’a vu se produire en direct…”

S’il a pris le temps de rigoler, van der Poel a ensuite abattu un gros travail dans l’amorce du sprint, avant de se relever pour ne pas prendre de risque en vue de Paris-Roubaix. “Mathieu avec nous dans l’équipe, cela donne toujours une motivation supplémentaire, détaille Philipsen. Il peut faire un si gros relais ! Ici, il a tiré si longtemps dans le final. Pour le même boulot, il nous faudrait trois gars sur une équipe de sept… Il a été super précieux. Mais pour le même prix, cela ne débouche sur rien à l’arrivée. J’ai failli être enfermé par Edward Theuns. Heureusement, il n’a pas fermé la porte et j’ai su passer. J’en suis vraiment très heureux. Le Grand Prix de l’Escaut (qu’il remporte pour la seconde fois après son succès décroché en 2021) n’est peut-être pas World Tour, mais pour un sprinter, il a sans doute plus de valeur que Bruges-La Panne, qui est World Tour mais n’a pas la longue histoire de classique pour sprinters comme c’était avant une épreuve par étapes. Je pense que je peux me considérer comme un des meilleurs sprinters du monde avec les Jakobsen, Groenewegen, Ewan et d’autres. Ils me battent encore, et ce sera encore le cas ces prochaines saisons, mais je vais aussi essayer de continuer à les devancer à l’arrivée. Gagner à Schoten face à un tel plateau donne confiance pour ce qui arrivera cet été.”

Soit le Tour de France, sur lequel il espère gagner à nouveau des étapes, lui qui s’était imposé l’an passé à Carcassonne et aux… Champs-Élysées, autre lieu mythique dans la caste des spécialistes de la dernière ligne droite. “Je suis très attiré par les classiques, mais je me concentre aussi sur mes qualités de sprinter” ajoute-t-il. Je rêve de gagner les grandes épreuves d’un jour, mais, sur le papier, il y a des champions qui seront toujours plus forts que moi dans les montées, des gars de la trempe de Mathieu, van Aert ou Pogacar.”

Mais cela ne l’empêche pas de rêver de s’imposer un jour à Paris-Roubaix, où il ira dimanche. “Nous irons avec van der Poel en grande forme. L’Escaut a été un très bon entraînement en vue de ce rendez-vous. Je suis content qu’il n’y ait pas eu de blessés, car il y a souvent eu des chutes, ici. C’est une course pour Mathieu !”

Quand un pigeon prend Mathieu van der Poel pour cible (VIDEO)