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Julien Watrin est passé du 60 m haies en janvier au podium européen du 400 m en mars : “Tout s’est passé comme l’avait prédit mon entraîneur”

”À 30 ans, c’est bien, non ?” lançait le sprinter après avoir sollicité un high five aux journalistes belges présents. “Déjà, une deuxième finale européenne c’était bien, mais cette médaille, on ne pourra jamais me l’enlever. Je suis super-content, évidemment, parce que c’est difficile d’espérer l’or avec Karsten Warholm dans la course. Même si je n’étais pas loin à la fin ! J’étais étonné de revenir si près de lui, je me demandais un peu ce qui se passait…”

guillement

Je ne pensais plus qu’à sauver mes fesses et je suis heureux de rentrer avec la médaille d’or.

Parti en boulet de canon, le Norvégien, champion olympique et recordman du monde du 400 m haies, s’est imposé en 45.35 (son deuxième titre européen indoor), mais il a senti le souffle du Belge dans sa nuque dans les trente derniers mètres après que celui-ci a débordé le Suédois Carl Bengtström (45.77) dans le dernier virage.

ISTANBUL, TURKEY - MARCH 04 : Julien Watrin in action during the final of the men's 400 metres on day 3 of the European Athletics Indoor Championships on March 4, 2023 in Istanbul, Turkey, 04/03/2023 ( Photo by Peter De Voecht / Photo News
Julien Watrin a fait trembler Karsten Warholm en fin de course. ©PDV

”J’ai pris un départ complètement déraisonnable, bien trop rapide, a indiqué Warholm. “À 100 m de l’arrivée, j’ai pris un mur d’acide lactique ! Dans ces cas-là, on ne sait pas trop ce qui peut arriver. Je ne pensais plus qu’à sauver mes fesses et je suis heureux de rentrer avec la médaille d’or.”

guillement

Je suis heureux d’avoir pu gérer ces trois tours avec des chronos qui s’améliorent à chaque fois.

”Karsten est un gars sympa”, sourit Julien Watrin, à qui il n’a pas manqué grand-chose pour créer une surprise de dimension. “Il met de l’ambiance dans la chambre d’appel, il souhaite une bonne course à tout le monde. Après la course, on rigolait un peu parce qu’on est trois coureurs de 400 m haies sur le podium. En tout cas, je suis heureux d’avoir pu gérer ces trois tours comme ça avec des chronos qui s’améliorent à chaque fois.”

Huitième performeur européen de l’histoire

Tout le contraire de l’an dernier, aux Mondiaux de Belgrade où il avait battu le record national en séries avant de disparaître en demi-finales. L’athlète de l’AC Dampicourt, qui est le premier Belge médaillé à l’Euro en salle sur 400 m depuis Dylan Borlée en 2015 à Prague, a aussi salué la parfaite programmation de son entraîneur pour organiser ses entraînements et pour le mettre en forme le jour J.

”C’est dingue, tout s’est passé comme François (Gourmet) l’avait prédit. J’ai eu un creux pendant la préparation, qui avait commencé par un peu d’amusement sur 60 m haies, mais il y a eu un déclic à partir des championnats de Belgique. Là, je suis en parfaite condition et je récupère très bien.”

Le vice-champion d’Europe se disait du reste impressionné par son chrono de 45.44 faisant de lui le huitième performeur mondial de l’année et le deuxième performeur européen. Il est désormais aussi le huitième performeur européen de tous les temps !

”Sans vouloir paraître présomptueux, j’ai l’impression que je peux courir dans les 44 secondes en extérieur, affirme-t-il. Je me sens beaucoup plus fort que quand j’ai fait mon record de 45.56 en 2021. Ici, en salle, je sens que je ne suis pas si facile dans les virages, mais que je gagne beaucoup en ligne droite, j’emploie bien mes pieds, les spikes. C’est de bon augure pour l’outdoor !”

Où, qui sait, il pourrait retrouver Karsten Warholm, en finale du 400 m haies cette fois, aux championnats du monde de Budapest !