Maroc

Banque mondiale : Une croissance de 3,1% pour le Maroc en 2024 et de 3,3% en 2025

A l’heure où la Banque mondiale anticipe un triste bilan pour l’économie internationale d’ici fin 2024,  une accélération de la croissance économique est attendue dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA). Selon les premières prévisions formulées par la Banque Mondiale au titre de l’année 2024, la croissance au Mena devrait s’accélérer pour atteindre les 3,5% en 2024. Elle se stabilisera à ce taux en 2025.  Le Maroc devrait suivre la même trajectoire. La Banque mondiale table pour le Maroc une croissance de 3,1% en 2024 et de 3,3% en 2025. « Au Maroc, le renforcement de la croissance sera soutenu par une reprise continue dans le secteur agricole, une reprise attendue dans le tourisme malgré le récent tremblement de terre, dont les conséquences macroéconomiques sont prévues comme limitées, et un soutien fiscal grâce au plan de reconstruction du gouvernement », peut-on retenir de la Banque mondiale. D’un point de vue plus globale, la Banque Mondiale estime que l’économie mondiale est sur le point de réaliser la performance la plus faible en une demi-décennie depuis 30 ans. La croissance mondiale devrait, ainsi, ralentir pour la troisième année consécutive, passant de 2,6% l’année dernière à 2,4% en 2024, soit près de trois quarts de point de pourcentage en dessous de la moyenne des années 2010.  « La croissance à court terme restera faible, laissant de nombreux pays en développement, en particulier les plus pauvres, piégés dans une situation difficile : avec des niveaux de dette paralysants et un accès précaire à la nourriture pour près d’un tiers de la population. Cela entraverait les progrès sur de nombreuses priorités mondiales. Des opportunités existent toujours pour inverser la tendance », indique dans ce sens Indermit Gill, économiste en chef et vice-président principal du Groupe de la Banque mondiale. Selon la Banque mondiale,  les économies en développement croîtront de seulement 3,9%, soit plus d’un point de pourcentage en dessous de la moyenne de la décennie précédente. Les pays à faible revenu devraient, pour leur part, connaître une croissance de 5,5%, moins forte que prévu précédemment. « D’ici fin 2024, environ un quart des pays en développement et environ 40% des pays à faible revenu connaîtront une situation plus précaire qu’à la veille de la pandémie de COVID en 2019. Pendant ce temps, dans les économies avancées, la croissance devrait ralentir à 1,2% cette année, contre 1,5% en 2023 », estime la Banque mondiale. Il est à noter que dans son récent rapport des Perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale met en avant la transformation qui peut être réalisée, et ce à condition que les gouvernements agissent pour accélérer l’investissement et renforcer les cadres de politiques fiscales. Premier défi à relever est celui du changement climatique. Les pays en développement devront ainsi réaliser une augmentation considérable de l’investissement dans ce domaine d’environ 2,4 billions de dollars par an. « Sans un ensemble complet de politiques, les perspectives pour une telle augmentation ne sont pas encourageantes. La croissance de l’investissement par habitant dans les économies en développement entre 2023 et 2024 devrait atteindre en moyenne seulement 3,7%, soit un peu plus de la moitié du taux des deux décennies précédentes », déduit-on du rapport de la Banque mondiale. Cette publication conclut que les économies en développement récoltent souvent des bénéfices économiques lorsqu’elles accélèrent la croissance de l’investissement par habitant à au moins 4% et la maintiennent pendant six ans ou plus. Citons dans ce sens l’accélération du rythme de convergence avec les niveaux de revenus des économies avancées, la diminution rapide du taux de pauvreté et le quadruplement de la croissance de la productivité. D’autres avantages se matérialisent également pendant ces périodes de prospérité, en l’occurrence la diminution de l’inflation, l’amélioration des positions fiscales et externes et l’augmentation de l’accès à Internet pour la population.