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Un nouveau rapport sur “l’affaire russe” éreinte le FBI

Quatre années d’investigations supplémentaires et 6,5 millions de dollars d’argent public dépensés n’ont donc pratiquement livré aucune information nouvelle, malgré les efforts déployés : quelque 480 interviews de protagonistes et de témoins, plus d’un million de documents passés au peigne fin, sept mandats de perquisition, plus de 190 citations à comparaître devant un grand jury, et trois procès (qui ont abouti à deux acquittements et un an de sursis probatoire). La démarche, totalement inhabituelle, visait à remettre en cause la première enquête, effectuée de 2017 à 2019 par un autre procureur indépendant, Robert Mueller, qui, nommé à la tête du FBI par George W. Bush, avait l’avantage d’avoir dirigé l’agence de 2001 à 2013.

Mueller avait conclu à l’absence de collusion entre Trump et le Kremlin, mais l’ancien président, qui n’a cessé de dénoncer “la plus grande chasse aux sorcières de l’Histoire”, n’estimait pas ses comptes réglés pour autant avec le FBI. En dépit du peu de résultats présentés, il a salué le rapport Durham en se félicitant qu’on y fustige des méthodes violant les valeurs et principes que l’agence prétend honorer, notamment l’exploitation de “renseignements bruts, non analysés et non recoupés”. De quoi fournir à l’ex-président redevenu candidat des munitions pour accabler ses adversaires politiques, quand bien même les erreurs et dysfonctionnements stigmatisés dès 2019 ont depuis été corrigés, ainsi que l’a rappelé la direction du FBI dans un communiqué en forme de réponse.