International

Trois policiers suspendus et placés en garde à vue à Paris après avoir percuté un scooter

Selon la PP, « dès ces éléments nouveaux portés à la connaissance du préfet de police, et conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur », les trois fonctionnaires ont été suspendus.

Peu avant minuit, dans le XXe arrondissement de la capitale, un scooter transportant trois mineurs de 17, 14 et 13 ans, dont l’un sans casque, a été poursuivi par une voiture de police avant de chuter.

Les policiers « ont voulu procéder au contrôle » du scooter mais « le conducteur a refusé de s’arrêter » et a « emprunté une rue à contresens avant de perdre la maîtrise (de son deux-roues) dans des circonstances qui restent à établir », avait expliqué mardi la PP.

Mais selon une femme de 37 ans, se présentant comme témoin des faits, le véhicule de police est venu percuter le deux-roues. « J’ai vu le scooter se lever et surtout les corps éjectés avant de retomber sur le trottoir », avait-elle relaté jeudi lors d’une conférence de presse organisée par Arié Alimi, avocat des deux familles des mineurs.

La conductrice, âgée de 17 ans, a été hospitalisée dans un état grave. Vendredi, son pronostic vital n’était plus engagé, selon le parquet de Paris.

Le frère de la conductrice, Salif, 13 ans, blessé au foie, est sorti de l’hôpital et a été entendu par l’Inspection générale de la police nationale(IGPN), selon son cousin et conseiller du Parti communiste français (PCF) dans le XXe arrondissement, Sadji Sakho.

Le deuxième passager, Hilan, âgé de 14 ans, n’avait pas de casque, ce qui a déclenché la poursuite avec le fait qu’ils étaient trop nombreux sur le scooter, a ajouté Sadji Sakho.

Le parquet de Paris a confié à l’inspection générale de la Police nationale (IGPN) une enquête sur les conditions dans lesquelles le scooter a chuté, et ouvert une autre sur le refus d’obtempérer de la conductrice.

Il a confirmé que trois personnes étaient en garde à vue, sans préciser de qui il s’agissait.

« Les familles sont soulagées mais regrettent l’organisation de la dissimulation initiale, les menaces contre les témoins et les familles », a réagi vendredi auprès de l’AFP Me Alimi. « Ils déposeront plainte contre tous les policiers de la préfecture de police de Paris et leurs donneurs d’ordre pour les faux en écriture publique et les obstructions à la manifestation de la vérité », a-t-il annoncé.

La femme témoin affirme avoir reçu l’ordre d’une policière d’effacer des vidéos qu’elle avait réalisées juste après le choc. « Une inspectrice m’a clairement menacée et dit que j’allais avoir de gros problèmes et finir en garde à vue si je n’effaçais pas les vidéos », a-t-elle assuré.

L’avocat a déposé une première plainte après l’accident pour tentative d’assassinat par personne dépositaire de l’autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures.