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Le chef républicain McCarthy rencontre la présidente taïwanaise, malgré les menaces de la Chine

« La rencontre Taïwan-Washington fera encore plus de tort aux relations sino-américaines », prévient Pékin

Ce « transit » de Tsai Ing-wen par la Californie, après une tournée en Amérique latine irrite grandement Pékin, qui a promis de « riposter » et a multiplié les déclarations courroucées ces dernières semaines.

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Un pro-taïwanais brandit une image de la présidente Tsai Ing-wen devant son hôtel à Los Angeles, le 4 avril 2023

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<p>Un pro-taïwanais brandit une image de la présidente Tsai Ing-wen devant son hôtel à Los Angeles, le 4 avril 2023</p> ©AFP

La Chine considère que Taïwan est une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une « réunification pacifique », mais sans exclure d’employer la force. Au nom de son principe d' »Une seule Chine », aucun pays n’est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps.

Lors d’un ultime avertissement lundi, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que la Chine était « fermement opposée » à l’entrevue entre le troisième personnage de l’Etat américain et la dirigeante taïwanaise, issue d’un parti indépendantiste.

Pékin a aussi expliqué être prêt à « défendre fermement sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale », sans évoquer expressément d’éventuelles manœuvres militaires.

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Les Etats-Unis entretiennent de longue date une « ambiguïté stratégique » sur la question taïwanaise. Washington reconnaît Pékin depuis 1979, mais reste l’allié le plus puissant de Taïwan ainsi que son principal fournisseur d’armes.

Le précédent Pelosi

Le soutien à l’île est l’un des rares consensus au sein des deux partis au Congrès américain et sous le mandat de Tsai Ing-wen, Taïwan s’est rapproché des Etats-Unis.

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Des partisans de Taïwan accueillent la présidente Tsai Ing-wen devant son hôtel à Los Angeles, le 4 avril 2023

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<p>Des partisans de Taïwan accueillent la présidente Tsai Ing-wen devant son hôtel à Los Angeles, le 4 avril 2023</p> ©AFP

En août dernier, la présidente taïwanaise a reçu à Taïwan la démocrate Nancy Pelosi, à la tête de la Chambre des représentants avant M. McCarthy.

Cette visite avait provoqué l’ire de Pékin, qui avait réalisé des exercices militaires autour de l’île d’une envergure inédite depuis le milieu des années 1990.

Kevin McCarthy « s’obstine à encore vouloir jouer la carte de Taïwan » afin de contenir Pékin, a estimé lundi le consulat de Chine à Los Angeles dans un communiqué. « Il va sans doute commettre à nouveau la même erreur, qui fera encore plus de tort à la relation sino-américaine. »

Comme Mme Pelosi, le dirigeant républicain souhaitait initialement se rendre à Taïwan. Il a finalement opté pour une approche moins frontale, en rencontrant Tsai Ing-wen en Californie.

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L’administration Biden a également minoré l’importance de cette rencontre, le secrétaire d’Etat Antony Blinken rappelant mercredi qu’il ne s’agissait que d’un « transit » de la dirigeante taïwanaise et pas d’une visite officielle. Il a appelé Pékin à ne pas se servir de l’entretien comme « excuse » pour « faire monter les tensions ».

« La Chine doit répondre »

Des manifestants pro-Pékin et pro-Taïwan se sont fait face mercredi matin devant la bibliothèque où se déroule la rencontre. Un petit avion a également survolé la zone avec une banderole: « Une seule Chine! Taïwan fait partie de la Chine! »

M. Mc Carthy et Mme Tsai doivent s’exprimer après la rencontre. Tous les yeux se tourneront ensuite vers Pékin et la réaction chinoise.

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Altercation entre partisans de Pékin et partisans de Taipei devant l’hôtel de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen à Los Angeles, le 4 avril 2023

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<p>Altercation entre partisans de Pékin et partisans de Taipei devant l’hôtel de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen à Los Angeles, le 4 avril 2023</p> ©AFP

« La Chine a déjà fait des déclarations assez menaçantes, ce qui suggère qu’elle doit répondre d’une manière ou d’une autre », juge auprès de l’AFP Bonnie Glaser, directrice du programme Asie du groupe de réflexion américain German Marshall Fund. Sans réaction forte, le président chinois « Xi Jinping risque de paraître faible. »

Tsai Ing-wen, dont le mandat présidentiel se termine l’an prochain, cherche à montrer que Pékin n’a pas réussi à isoler diplomatiquement Taïwan depuis son arrivée au pouvoir en 2016.

Une « diplomatie du transit » qui énerve la Chine

La Chine a convaincu plusieurs pays de ne plus reconnaître Taïwan ces dernières années. Dernier en date, le Honduras a annoncé sa décision fin mars.

Seuls 13 Etats reconnaissent encore Taiwan, dont le Belize et le Guatemala, que Mme Tsai a visités lors de sa tournée, après une première étape à New York. Avant de passer la main, la dirigeante souhaite cimenter la confiance des Taïwanais dans sa formation, le parti démocrate progressiste.

« Elle veut montrer à ses concitoyens (…) qu’elle a créé une relation de confiance solide, forte et sans précédent avec les Etats-Unis, ce qui est très important pour la sécurité de Taiwan », conclut Mme Glaser.