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« La rencontre Taïwan-Washington fera encore plus de tort aux relations sino-américaines », prévient Pékin

L’entretien va « heurter les sentiments » des 1,4 milliard de Chinois et « avoir des répercussions sur le fondement politique des relations sino-américaines », a indiqué dans un communiqué un porte-parole du consulat de Chine à Los Angeles.

La Chine estime que l’île de Taïwan, peuplée de 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Les Etats-Unis, qui ont accordé leur reconnaissance diplomatique à la Chine populaire en 1979, restent cependant l’allié le plus puissant de Taïwan ainsi que son principal fournisseur d’armes.

La Chine ne permet à aucun pays d’avoir des relations officielles à la fois avec Pékin et Taipei, en vertu du « principe d’une seule Chine ».

En août dernier, Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre américaine des représentants, avait pourtant visité Taïwan, provoquant l’ire de Pékin qui avait procédé en représailles à de très importants exercices militaires autour de l’île.

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« Kevin McCarthy, au mépris du large soutien de la communauté internationale au principe d’une seule Chine, ignorant les leçons qui auraient dû être tirées, s’obstine à encore vouloir jouer la carte de Taïwan » contre Pékin, indique le consulat.

« Il va sans doute commettre à nouveau la même erreur, qui fera encore plus de tort à la relation sino-américaine. Mais cela ne fera que renforcer la volonté et la détermination du peuple chinois dans son indignation commune et son soutien à la réunification nationale. »

Tsai Ing-wen s’envolera mardi du Belize, où elle est en visite, pour la Californie où elle doit rencontrer Kevin McCarthy. La Chine a promis de « riposter » à une éventuelle rencontre entre les deux responsables.

Cette rencontre « enverra un très mauvais signal en faveur des séparatistes qui militent pour une soi-disant indépendance de Taïwan » et « ne contribuera en rien à la paix, à la sécurité ou à la stabilité de la région », a déploré le consulat.

Les autorités chinoises cherchent à isoler diplomatiquement Taipei depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de Tsai Ing-wen, car elle est membre d’un parti qui milite traditionnellement pour l’indépendance – une ligne rouge absolue pour Pékin.