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De nouveaux ennuis pour Eva Kaili : après le Qatargate, elle est soupçonnée de fraude au budget européen

Cette demande du parquet européen avait été formulée cinq jours après l’arrestation de Mme Kaili par la police belge, dans le cadre d’une enquête sur des faits de corruption et d’ingérences étrangères présumées au sein du Parlement européen. Existe une suspicion que les deux élus grecques ont commis une fraude au budget européen, en relation avec la gestion des indemnités parlementaires et des rémunérations des assistants parlementaires accrédités en particulier, avait communiqué le parquet européen se basant sur une enquête de l’Office européen de lutte antifraude.

Le parquet européen entre dans la danse

Nos confrères de Politico ont eu récemment accès à un courrier adressé par l’Eppo à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, précisant les faits dont Eva Kaili est soupçonnée. Durant une période allant de 2014 à 2020, elle aurait fourni des fausses informations quant aux activités et aux lieux où se trouvaient quatre de ses assistants parlementaires accrédités. Elle aurait pris un pourcentage sur les remboursements accordés aux assistants pour ces voyages inexistants et prélevé une partie de leur salaire. Maria Spyraki aurait également menti sur les activités et déplacements de deux assistants, mais n’aurait pas récupéré pour elle une partie de leurs remboursements et de leur salaire, selon les documents vus par Politico.

La Grecque dit être la cible de forces aux motivations politiques malfaisantes

Les demandes de levée d’immunité ont déjà été soumises à la commission des Affaires juridiques du Parlement européen (Juri), qui recommandera plus que vraisemblablement au Parlement européen de voter en ce sens en séance plénière. Mme Spyraki, qui clame son innocence, a déjà été entendue deux fois à huis clos par les membres de la commission Juri. Eva Kaïli pas, étant donné qu’elle était encore sous les verrous jusqu’il y a peu.

Par la voix de ses avocats, le Belge Sven Mary et le Grec Michalis Dimitrakopoulos, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen assure être innocente des faits qui lui sont reprochés. Ses avocats précisent “qu’après des contrôles approfondis par des institutions, il apparaît qu’il n’y a pas eu de corruption en ce qui concerne les compensations payées” à ses assistants. Et d’ajouter, parlant au nom de leur cliente : “Il est clair que certaines forces, agissant au nom de motivations politiques malfaisantes, tentent de criminaliser les procédures administratives classiques du Parlement, parce qu’ils se rendent compte que les charges qui pèsent contre moi dans une autre affaire [le Qatargate] s’effondrent.”

Le Qatar soupçonné de vouloir se payer le Parlement européen

Mme Kaili est du nombre des personnes inculpées par la justice belge dans l’affaire dite du Qatargate, parmi lesquelles l’ex-eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri, les eurodéputés belge et italien Marc Tarabella et Andrea Cozzolino ainsi que l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, compagnon de l’élue grecque.