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« Il faut le faire avec talent » : les réseaux sociaux, une arme à double tranchant pour les entreprises

Ce qu’ils en retiennent a des conséquences certaines. Ainsi, 45,4 % affirment que l’image de l’organisation qui s’en dégage influence positivement leur choix de postuler au sein celle-ci.

Inversement, 21,2 % expliquent qu’avoir visité les réseaux sociaux d’une société les a décidés à ne pas envoyer leur candidature. Par ailleurs, 35,7 % d’entre eux ont déjà trouvé un travail grâce aux réseaux sociaux. « Les réseaux sociaux regorgent d’informations sur la culture d’entreprise réelle chez les employeurs. Si les données présentes sur les réseaux sociaux relatives aux candidats peuvent être déterminantes dans leurs chances d’être recrutés, c’est également vrai à l’inverse. Un candidat peut changer sa décision de postuler en fonction du contenu publié par l’employeur sur ses canaux« , remarque Olivier Dufour, Managing Director chez Page Personnel.

Plusieurs pistes

Quelqu’un qui va chercher sur Internet des informations sur une entreprise aura plusieurs pistes. Tout d’abord, le site de l’organisation. « Ce n’est cependant pas lui qui pourrait poser problème car les entreprises s’y montrent toujours sous leur meilleur jour« , note Olivier Dufour. Autre source : les différents articles qu’on peut trouver à propos d’une organisation. Avec un risque d’avoir des informations plus négatives : il peut être question d’une grève, d’un positionnement écologique, du retrait d’un produit… « On a également de plus en plus de sites où les gens partagent leur expérience en tant qu’employés. Il y a là à boire et à manger car il s’agit parfois de remarques de concurrents qui veulent causer du tort, d’employés qui ont été licenciés, de candidats qui n’ont pas été retenus… Mais, globalement, on trouve plutôt des informations assez réalistes de ce qu’il y a derrière le miroir », estime Olivier Dufour. La vie des employés semble aussi être une source d’information puisque plus de 70 % des sondés indiquent visiter le profil d’employés de l’organisation dans laquelle ils envisagent de postuler.

Il y a enfin les sites ou réseaux sur lesquels l’entreprise essaye d’exister. Malgré elle ou d’elle-même. Pour être actives sur LinkedIn, Twitter, Facebook, Instagram…, les entreprises ont des community managers qui envoient des messages régulièrement ou réagissent. « Elles peuvent, par exemple, réagir avec humour à une remarque de clients pour montrer l’atmosphère bon enfant qui règne dans la société. Mais il faut le faire avec talent… », souligne Olivier Dufour.

Prendre position

En cherchent un peu, les candidats peuvent trouver une foule d’informations. « Certaines choses qui étaient moins visibles auparavant le sont désormais. Cela oblige les sociétés à affronter la réalité. » Un candidat peut décider de ne pas postuler dans une organisation parce qu’il découvre, par exemple, que ses capitaux proviennent de certains pays, que la recherche du profit est son unique motivation… « Sur les réseaux, les entreprises peuvent prendre ou non position pour certaines causes, ce qui peut freiner les candidats. Auparavant, on ne demandait pas aux organisations de se positionner et de créer un ‘marketing candidat’. À nouveau, il faut le faire avec talent. Des employeurs vont mettre en avant un point, comme l’inclusion ou leur empreinte écologique, par exemple, alors que celui-ci n’est pas pertinent dans leur cas. Ils vont parfois surcommuniquer alors qu’il n’y a rien derrière. Les candidats ne sont pas dupes. En étant un peu curieux, ils vont vite voir que c’est creux. Un employeur, pour être attractif, doit faire preuve d’honnêteté, être capable d’avouer ses forces et faiblesses et mettre en avant surtout ce qui le distingue des autres. Il n’est pas possible d’embrasser toutes les causes. »

S’il est essentiel aujourd’hui pour une organisation d’être présente sur les réseaux, elle doit le faire « sans jouer à la grenouille« , selon Olivier Dufour. « Il importe qu’elle soit sincère sur ce qu’elle fait réellement. Quant au candidat, il doit rester vigilent et consulter plusieurs sources pour se faire la meilleure idée possible de l’entreprise dans laquelle il souhaite postuler.«