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Un historien français plaide pour simplifier l’accès aux archives de la Guerre d’Algérie

L’historien français Marc André plaide ardemment en faveur de la simplification des procédures d’accès aux archives françaises de la période coloniale. Sa principale préoccupation réside dans la nécessité d’éviter les accusations de dissimulation de faits liés à la guerre. 

En effet, Marc André insiste sur l’importance cruciale de simplifier l’accès aux archives de la période coloniale. Il est convaincu que cela permettrait de faire la lumière sur de nombreux événements historiques et d’éviter toute forme de dissimulation. Cette simplification, selon lui, devrait être une priorité nationale pour la France.

L’historien français n’a pas mâché ses mots en ce qui concerne la récente décision d’autoriser l’accès aux dossiers des mineurs pendant la guerre d’Algérie. Pour lui, il s’agit davantage d’une rectification de longue date plutôt que d’un véritable progrès. Cette décision fait suite au « Décret général de restriction » publié en décembre 2021, un retard considérable dans l’ouverture des archives de cette période sensible.

Les obstacles persistants pour l’accès aux archives sensibles

Malheureusement, malgré les intentions de simplification et d’ouverture des archives, de nombreux dossiers restent inaccessibles en raison de leur caractère sensible. Parmi ces dossiers figurent ceux relatifs aux jeunes Français transférés en Algérie alors qu’ils étaient encore adolescents. Cette situation engendre frustration et inquiétude parmi les familles et les chercheurs qui souhaitent accéder à ces informations historiques cruciales.

Pour illustrer la complexité de la situation, Marc André a partagé des exemples poignants d’obstacles rencontrés par ceux qui tentent d’accéder aux archives. Il raconte notamment l’histoire d’une femme cherchant à examiner le dossier d’enquête de son père, un prisonnier algérien condamné à mort. Bien que ces dossiers devraient théoriquement être accessibles, ils nécessitent en réalité une autorisation officielle, sous prétexte que le condamné avait 20 ans et 6 mois au moment de son exécution.

Marc André souligne que malgré les promesses répétées d’ouverture et de facilitation de l’accès aux documents de cette période sombre de l’histoire, la réalité demeure ardue pour les familles en quête de réponses et les historiens désireux de faire la lumière sur le passé.

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La déclassification incomplète des dossiers des mineurs

Un autre point soulevé par Marc André concerne la déclassification incomplète des dossiers des mineurs. Il s’agit notamment des jeunes qui ont refusé de se rendre en Algérie et ont été incarcérés, ainsi que ceux qui ont été enrôlés pour la guerre en Algérie alors qu’ils avaient moins de 20 ans. Cette situation soulève des questions fondamentales sur la nature même de la guerre, étant donné que de nombreuses recrues étaient jeunes et ne pouvaient pas participer activement aux combats.

Enfin, Marc André conclut en notant que la décision d’ouvrir les archives des mineurs n’a concerné que les dossiers de la police et de la justice. Cela signifie que l’accès à de nombreux autres dossiers, notamment ceux liés aux activités de renseignement, demeure complexe et sujet à des restrictions. Cette limitation soulève des questions sur la transparence et l’intégrité de l’ensemble du processus de déclassification.