France

« The Voice » : A cœur brillant, rien d’impossible, Al.Hy revient avec « Une grande chose »

« Je rêvais ma carrière plus que je ne la vivais », concède Al.Hy. Alors tout juste majeure lorsqu’elle a été révélée dans The Voice en 2012, l’artiste a eu le déclic il y a deux ans, lors de sa participation à l’édition « all stars » du télécrochet de TF1. Tout le monde l’imaginait finaliste mais elle a dû tirer sa révérence lors des « cross battles ». « C’est que ce n’était pas mon moment et cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’autres opportunités, relativisait-elle à l’époque auprès de 20 Minutes. C’est un truc qui se passe et on peut voir ça comme quelque chose qui nous a transformés et qui va nous donner de l’énergie. »

Alors que son troisième album, Une grande chose, sort ce vendredi, elle ne changerait pas un mot à ce constat d’alors. Cette déconvenue « a permis de déclencher la suite de [sa] carrière ». Désormais, celle qui, à l’état civil, se nomme Ophélie Moisan, sait ce qu’elle cherche à défendre à travers sa musique : « J’existe comme une représentation de la différence et de tous les possibles. Je fais cohabiter des choses très variées que l’on peut penser impossibles à marier. »

« Les remous sont l’essence de l’existence »

Les douze titres de l’album oscillent effectivement constamment entre la chanson française et des sillons plus pointus, parvenant à établir des ponts entre les ballades, l’électro pop, la variété et la bossa nova. Al.Hy a écrit et composé la plupart des morceaux. « Je me suis laissé une grande liberté. J’étais énormément stressée au moment d’assembler les chansons, comme un alchimiste qui ne sait pas si sa potion va fonctionner. Quand j’ai appuyé sur lecture, j’ai trouvé que la diversité était très belle et à l’image de la vie qui réunit tout et son contraire. Il est important de représenter les remous, c’est l’essence de l’existence. »

Cet opus avait été annoncé il y a un an et demi par Venez me chercher. Sa vraie carte de visite bien qu’elle eût déjà alors deux albums à son actif. « J’avais l’impression de pouvoir enfin me présenter. C’est une chanson que j’ai écrite. C’était important pour moi étant donné que j’avais déjà montré mes qualités dans l’interprétation », souligne l’artiste qui, dans les paroles chante : « Je vis dans la Lune, je comprends pas les gens. » Elle développe : « Quand j’étais petite, je croyais qu’on m’avait déposée sur Terre pour une expérience. Tous les soirs, je racontais mes journées à une petite caméra que j’imaginais accrochée en haut d’un mur. Mon imagination était en plein développement. En grandissant, je me suis rendu compte que les aliens, c’étaient les autres. Chaque personne est un extraterrestre en soi, un être mystérieux… »

« Ecrire simplement tout en restant poétique est ce qu’il y a de plus dur »

Son inspiration est philosophique. « Les questions que je me pose deviennent des chansons », affirme Al.Hy. Cependant, pour cet album, elle a préféré tourner les dos aux métaphores et aux formules alambiquées pour transmettre ses messages de manière plus intelligible. « Ecrire simplement tout en restant poétique est ce qu’il y a de plus dur », fait-elle remarquer.

L’autrice, compositrice et interprète ajoute aussi une casquette de réalisatrice à son CV. Elle a coréalisé le clip des Copines, mis en ligne ce vendredi. « Pour l’occasion, j’ai aussi créé des chorégraphies, je ne savais pas que je pouvais faire ça, s’enthousiasme-t-elle. Cette expérience m’a donné envie de faire davantage de réalisation à l’avenir. » Pour elle, cette implication reflète son envie de contrôler son univers artistique et esthétique. « Je connais les dangers de cet aspect-là de moi, glisse-t-elle. Mais plus on a confiance en son avis, moins on est réticent par rapport à ce que les autres ont à suggérer. » Al.Hy a définitivement fini de rêver sa carrière. Elle la construit.