France

Soldats du feu, les pompiers volent aussi au secours des animaux

Ils ont pour mission, selon le Code de la sécurité intérieure, de « soustraire les personnes, les animaux, les biens et l’environnement aux effets dommageables d’accidents, de sinistres, de catastrophes, de détresses ou de menaces ». Chez les sapeurs-pompiers, le quotidien est rythmé par des interventions multiples et variées. Appelés pour des incendies, des accidents de la route, des malaises ou blessures graves ou pour des risques d’explosion, les soldats du feu portent aussi secours aux animaux domestiques ou sauvages en danger. Chaque année, les 90 pompiers qui composent l’équipe animalière du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) d’Ille-et-Vilaine réalisent ainsi environ 300 interventions.

Il peut s’agir de chats coincés dans des arbres, de chiens mal en point après une chute ou d’animaux en divagation sur la voie publique. En milieu rural, les pompiers sont également sollicités pour porter secours à des vaches ou des chevaux tombés dans des fosses septiques. « À chaque fois, nous mettons tout en œuvre lorsqu’un animal est en péril, indique le lieutenant Sylvain Petit, référent départemental de l’équipe animalière. Mais il nous faut analyser avant la balance bénéfices/risques pour éviter de mettre la vie de nos collègues en danger. »

Une formation spécifique pour les NAC

Depuis quelques années, les sapeurs-pompiers ont aussi appris à côtoyer des espèces peu courantes en Bretagne. On retrouve dans cette famille des NAC (Nouveaux animaux de compagnie) des serpents, lézards, insectes, rongeurs et autres singes qui séduisent de plus en plus les particuliers, cependant pas toujours bien préparés pour s’en occuper. Face à ces animaux, pour certains non domestiques, les sapeurs-pompiers se doivent d’être formés pour savoir quel comportement adopter lors des interventions.

C’est la mission de Julien, formateur aux risques animaliers, qui était de passage au centre d’incendie et de secours de Montfort-sur-Meu, près de Rennes, la semaine dernière, pour former une dizaine de pompiers de l’équipe animalière. « L’objectif est d’assurer leur sécurité mais aussi celle de l’animal, en leur montrant les bons gestes à adopter », indique-t-il.

À chaque espèce sa technique d’intervention

Pour les exercices pratiques, Julien avait apporté dans ses valises quelques bêtes assez effrayantes comme une mygale, un scorpion ou un python. Et à chaque espèce sa technique d’intervention. « Les serpents, il faut les prendre par l’avant du corps avec un crochet et les soulever rapidement pour les mettre dans un endroit fermé, explique Julien. Pour les mygales, il faut par contre s’équiper de gants et de lunettes car elles lancent des poils urticants. » Une simple veste fait par contre l’affaire pour ce lézard fouette-queue, un peu intimidé par l’auditoire. « On va le recouvrir pour qu’il se sente en sécurité et on pourra ensuite l’attraper plus facilement pour l’immobiliser », indique le formateur.

Une fois l’animal récupéré, les pompiers tentent ensuite de l’identifier s’il est pucé. Si c’est le cas, il pourra être remis plus facilement à son propriétaire. Si l’espèce est interdite ou si le propriétaire n’a pas les documents de détention nécessaires, l’animal sera confié à des personnes référentes ou des lieux spécialisés.