France

Paris : Une manifestation de l’Action française prévue dimanche interdite

La secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, a annoncé ce mercredi au Sénat qu’une manifestation organisée dimanche prochain à Paris par l’Action française serait interdite, conformément aux instructions de Gérald Darmanin. Mardi, le ministre de l’Intérieur avait expliqué qu’avec les interdictions émanant d’office des préfets de toute manifestation « de l’ultradroite ou de l’extrême droite » , il reviendra ensuite « au juge de savoir si la jurisprudence permettra de tenir ces manifestations ».

« Une manifestation en hommage à Jeanne d’Arc, à Opéra, portée par des groupuscules d’ultradroite, sera interdite par la préfecture de police » de Paris, a annoncé Sonia Backès lors des questions au gouvernement au Sénat en répondant au sénateur PS de Paris David Assouline. Cette manifestation est organisée à l’appel notamment du mouvement royaliste Action française.

« Prendre les mesures qui s’imposent »

L’annonce de Sonia Backès est la première traduction de l’instruction donnée mardi aux préfets par le ministre de l’Intérieur d’interdire dorénavant toute manifestation « de l’ultradroite ou de l’extrême droite ». La manifestation non interdite samedi dans les rues de Paris d’un « comité du 9-Mai » composé de militants d’ultradroite, en majorité le visage caché et portant des croix celtiques, a déclenché une vive polémique. Le ministre de l’Intérieur a pris une circulaire, consultée par l’AFP, intitulée « interdiction des manifestations et rassemblements de l’ultradroite ».

Dans cette instruction datée de ce mercredi, Gérald Darmanin demande aux préfets « de prendre sans délai les mesures nécessaires pour éviter que de tels rassemblements et manifestations ne se reproduisent ». « Vous accorderez, écrit-il, une attention particulière aux déclarations de manifestations portées par des individus issus de groupes dissous, appelant à la haine contre autrui ou se revendiquant de l’action violente ».

« Vous prendrez, poursuit le ministre, par arrêté les mesures qui s’imposent d’interdiction de ces manifestations afin de prévenir notamment les risques de troubles matériels à l’ordre public, les appels à la violence contre des groupes de personnes, les défilés et manifestations de personnes masquées, la reconstitution de groupes dissous, la négation des crimes contre l’humanité ». Et cela, a conclu Gérald Darmanin, « afin que les images vues à Paris (samedi dernier, ndlr) ne se reproduisent en aucun cas ».