France

Ministère de l’Intérieur : Gérald Darmanin annonce la création d’une « cellule anti-ZAD »

Estimant que les politiques avaient « manqué de fermeté face à l’extrême gauche, par complaisance intellectuelle ou par lâcheté », Gérald Darmanin affirme dans le Journal du Dimanche que « plus aucune ZAD (zone à défendre) ne s’installera dans notre pays. Ni à Sainte-Soline ni ailleurs ». Le ministre de l’Intérieur annonce pour cela la création à Beauvau d’une « cellule anti-ZAD, avec des juristes spécialisés ». Elle verra le jour le 1er septembre, selon son entourage.

Alors que les accusations se multiplient contre les « violences policières » au cours des manifestations contre la réforme des retraites ou les retenues d’eau comme à Sainte-Soline, le ministre assure par ailleurs n’avoir « jamais eu la main qui tremble pour ceux qui déshonorent leur propre uniforme ». Il annonce ainsi que « 36 enquêtes judiciaires » ont été ouvertes par l’IGPN, « la police des polices », et 2 par l’IGGN (l’équivalent pour les gendarmes) depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Defco dans le viseur du ministre

Il rappelle en outre qu’en 2021, « 111 » policiers et gendarmes avaient été sanctionnés, et « 101 » en 2020, pour « usage disproportionné de la force ». Le ministre apporte néanmoins une nouvelle fois son soutien aux forces de l’ordre en insistant sur la violence de certains manifestants. « A Sainte-Soline comme dans certaines manifestations sauvages, ce n’était pas du maintien de l’ordre : c’était de la guérilla ». Après le lancement de la procédure de dissolution du mouvement « Les Soulèvements de la Terre », un des organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline, Gérald Darmanin annonce d’ailleurs qu’il fera de même pour Defco (Défense collective), un mouvement de Rennes qui « appelle au soulèvement ».

Au total, relève-t-il, « depuis le 16 mars, 1.093 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont été blessés ». Il y a eu « 2.579 incendies volontaires et 316 atteintes à des bâtiments publics ». « Quand la violence, les casseurs et l’ultragauche s’en mêlent, alors il est du devoir des forces de l’ordre de dire stop », selon lui. « Je refuse de céder au terrorisme intellectuel de l’extrême gauche qui consiste à renverser les valeurs : les casseurs deviendraient les agressés et les policiers les agresseurs ».

Charge contre la Nupes

Interrogé sur la pétition appelant à la dissolution des BRAV-M (policiers à moto à Paris), qui avait recueilli samedi soir plus de 240.000 signatures, Gérald Darmanin juge que c’est « une pétition politisée, relayée par la France insoumise qui déteste la police ». Quant aux inquiétudes manifestées par le rapporteur spécial de l’ONU et le Conseil de l’Europe sur la manière dont est utilisée la force en France, le ministre répond : « J’entends les critiques mais j’encourage leurs auteurs, plutôt que de commenter des extraits vidéos depuis New York ou Bruxelles, à venir sur le terrain ».

Questionné par ailleurs sur l’ultragauche, il assure que les services de renseignement avaient recensé « en France 2.200 fichés S » appartenant à cette mouvance. Il dénonce « une complaisance très inquiétante des mouvements politiques qui ont leurs entrées à l’Assemblée nationale ». « Je sonne l’alarme », ajoute-t-il. Selon lui, la Nupes « prend la pente de cette ultragauche des années 1970 », « prend en otage la gauche républicaine ».