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Marathon de Paris 2023: « Gare à ne pas devenir esclave de sa montre connectée », prévient le coach Olivier Gaillard

42,195 km ! Le Marathon de Paris 2023 attend des dizaines de milliers de coureurs. Face au défi, beaucoup seront équipés d’une montre connectée. Débutants ou experts, cette alliée doit les aider à franchir la ligne d’arrivée. Quels sont les atouts et inconvénients de ce type d’équipement ? Pour le savoir, 20 Minutes a interrogé Olivier Gaillard, coach sportif, entraîneur à l’AS Caluire (Rhône) et… marathonien !

D’abord pour s’entraîner

Courir le marathon avec une montre connectée au poignet, oui ! Mais selon Olivier Gaillard, la montre est d’abord importante à l’entraînement : « Pour les novices, elle va permettre d’accéder à plus d’infos pour améliorer la connaissance de soi et comparer ses performances. » Le coach rappelle que « lorsque l’on débute, on n’a pas de repère ». Ainsi, s’équiper d’une montre de running permet de mieux calibrer ses sorties. Plus forcément besoin de se rendre sur une piste d’athlétisme pour faire des fractionnés, non plus.

Lors de l'entraînement, la montre connectée permet d'améliorer la connaissance de soi et de se trouver des repères.
Lors de l’entraînement, la montre connectée permet d’améliorer la connaissance de soi et de se trouver des repères. – Garmin

Montre au poignet, on peut ainsi travailler sur une boucle de 5 km autour de chez soi, surveiller son temps de parcours, mais aussi sa fréquence cardiaque. « Même si l’on ne court pas plus vite au bout d’un mois d’entraînement, la fréquence cardiaque, elle, évolue, devient moins élevée. Si vous courez 10 km en une heure et que vous ne parvenez pas à améliorer votre temps, votre fréquence cardiaque s’améliore sans doute en passant de 155 battements par minute à 148. C’est un indicateur de gain d’endurance, un réel progrès ! Pour une même distance, le cœur s’est ainsi musclé », explique l’entraîneur. Si l’on est plus assidu à la course, la montre est aussi un outil pour mieux appréhender ses performances ou ses périodes de fatigue.

Mesurer sa foulée idéale… ou pas

Quelles autres données prendre en compte ? Celui de la fréquence de foulée idéale qui serait de 180 pas par minute. Mais Olivier Gaillard tempère : « Je trouve que c’est compliqué de vouloir imposer à tous les individus une foulée idéale, alors que l’on a des gabarits différents, des longueurs de jambe différentes, des attaques de pied différentes. Je préconise plutôt de travailler sa foulée, selon sa physiologie, de l’adapter à son activité. » Sur ce point, la montre connectée est donc à utiliser avec parcimonie. « Mais c’est un outil précieux, qui peut être un stimulant. D’autant qu’avec les réseaux sociaux et une application comme Strava, le partage de ses performances est enthousiasmant. Mais la montre possède aussi un effet pervers en nous poussant à en faire toujours plus, toujours plus vite », regrette Olivier Gaillard.

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Marathon de Paris 2023 : 20 Minutes est partenaire de la compétion .
– 20 Minutes

En effet, une vraie progression doit intégrer la capacité d’alterner les charges de travail avec des phases de récupération. Ainsi, avec les réseaux, le risque est de ne jamais respecter ces périodes de récupération. « C’est une erreur, insiste l’entraîneur, la montre doit rester un outil bien utilisé et ne pas nous empêcher de se focaliser sur notre plaisir. »

Le plaisir d’abord !

Celui d’un marathon est essentiel. Durant la compétition, on utilisera sa montre connectée pour vérifier les temps de passage et ses allures. Le but est de s’assurer que l’on est en adéquation avec l’objectif travaillé à l’entraînement. Olivier Gaillard ajoute : « Avec une montre, on va aussi vérifier que l’on est bien dans les bonnes zones de fréquence cardiaque et éviter de partir trop vite. Les 5 ou 10 premiers kilomètres trop rapides, on le paie à la fin ! La montre va être un garde-fou. » Avec l’euphorie, l’adrénaline, la foule, on se sent pousser des ailes, mais montre au poignet, le coureur doit rester dans sa zone de confort jusqu’au kilomètre 30. Et surtout, selon Olivier Gaillard, « il ne faut pas s’emballer et rester lucide sur sa gestion de course ».