France

Hubert Falco condamné à la perte de ses mandats et à de la prison avec sursis

Hubert Falco a « totalement bafoué » son devoir d’exemplarité, a estimé ce vendredi le tribunal de Marseille. La cour a condamné le maire de Toulon à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat, entraînant la perte de ses mandats. Homme fort de la politique varoise depuis trente ans, cet élu âgé de 75 ans qui avait quitté le parti Les Républicains pour rejoindre le camp du président Emmanuel Macron, a quitté le tribunal tête baissée, sans un mot après sa condamnation pour recel de détournement de fonds publics.

L’exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité signifie que la peine est applicable immédiatement, même en cas d’appel de sa part. Ces condamnations sont conformes aux réquisitions du parquet qui avait qualifié ce dossier de « vrai scandale ». La confiscation d’une somme de 55.000 euros saisie sur son compte a également été prononcée.

Repas et frais de pressing sur des fonds publics

La justice reprochait à Hubert Falco, qui est également président de la métropole toulonnaise, d’avoir continué à déjeuner gratuitement durant des années à la cafétéria du Conseil départemental, alors qu’il n’en était plus président depuis plus de dix ans, et d’avoir profité de repas à domicile et de frais de pressing, réglés eux aussi sur des fonds publics de cette collectivité.

Ces repas étaient stockés dans un réfrigérateur dédié, d’où le nom de ce dossier : « le frigo de Falco ». Au total, ces repas privés servis à Hubert Falco et son épouse, employée du conseil départemental, auraient coûté au contribuable au moins 64.500 euros entre 2015 et 2018, selon les enquêteurs. Soit 1.500 euros par mois. Dans une longue motivation de sa décision dont elle est coutumière, la présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Céline Ballerini, lui a dit : « On a entendu les témoins dire que vous étiez un excellent maire, que vous aviez beaucoup fait ».

Privé de ses droits civiques, la « pire condamnation »

« Mais la question n’est là », a-t-elle ajouté, car les faits, « par leur petitesse », témoignent « d’un manque de respect évident » des institutions et montrent que « le Conseil départemental restait votre territoire ». Sans parler des « démarches qui ont été révélées par les écoutes » au cours de l’enquête et qui « témoignent de ce mépris des règles et de la volonté d’échapper à certaines réalités », a ajouté la magistrate.

Homme fort du Var depuis trente ans, Hubert Falco est reparti privé de droits civiques, la « pire condamnation pour moi », avait-il dit vendredi matin. Selon la procédure, après une condamnation pour inéligibilité assortie d’une exécution provisoire, le préfet du Var doit prendre un arrêté signifiant la cessation des mandats de l’élu local concerné.