France

Dordogne : Les tirs de Terry Dupin, traqué pendant 36 heures, n’étaient pas maîtrisés selon les gendarmes

Un très bon tireur suicidaire ou un homme dangereux et désorganisé ? Trois gendarmes ont affirmé mercredi que les tirs de Terry Dupin n’étaient pas maîtrisés et auraient pu les atteindre, au deuxième jour du procès du « forcené de Dordogne » qui avait assuré, la veille, n’avoir voulu « faire de mal » à personne.

Jugé jusqu’à jeudi à Périgueux pour avoir violemment agressé son ex-conjointe et le nouveau compagnon de celle-ci en mai 2021, le fugitif avait échappé pendant 36 heures aux 300 gendarmes mobilisés et multiplié les tirs de carabine dans leur direction.

Mardi, Terry Dupin a reconnu ces tirs mais a maintenu ne pas avoir visé directement les gendarmes, expliquant qu’il voulait « qu’ils ripostent et (le) tuent », n’ayant « pas le courage » de se suicider.

« Notre sentiment à tous, c’est qu’il allait nous tirer dessus »

« En tant qu’ancien militaire, je peux vous dire qu’il a tiré au hasard », a déclaré mercredi à la barre un adjudant de la brigade de Terrasson, ancien légionnaire. Ce gendarme ne croit pas à un « suicide par policier interposé » : « Ça me fait rire. Pourquoi s’est-il caché et camouflé alors ? » « Notre sentiment à tous, c’est qu’il allait nous tirer dessus », a déclaré de son côté un autre gendarme de la brigade de Terrasson.

« Pour faire un tir de précision, il y a tout un ensemble de paramètres qui n’étaient pas réunis » pour Terry Dupin, notamment le fait « qu’il se déplaçait sans cesse », a fait valoir la commandante de gendarmerie de Sarlat, qui s’est « sentie en danger » lors de cette intervention. « L’utilisation d’une arme, ça ne s’oublie pas, c’est comme le vélo », a répondu le prévenu, ex-soldat du régiment d’infanterie de Brive.

Initialement poursuivi pour « tentatives d’assassinat », il a échappé à la cour d’assises « en l’absence de certitude quant à son intention homicide », selon le parquet. Jugé en correctionnelle pour violences volontaires aggravées, il encourt quatorze ans d’emprisonnement et 200.000 euros d’amende. Auparavant, le tribunal a entendu l’éphémère compagnon de l’ex-conjointe, qui a déclaré, d’une voix tremblante, avoir vu « sa vie défiler devant (lui) ». Terry Dupin lui avait asséné un coup de crosse à la tête, avant de lui tirer entre les jambes. « J’ai failli mourir », a assuré cet homme. « Ça fait deux ans que je vis un calvaire. J’ai perdu confiance en moi et je ne me sens plus en sécurité », a-t-il déploré.

Le procès doit se conclure jeudi avec les réquisitions du parquet, la plaidoirie de la défense et le délibéré.