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Coupe de France : Pourquoi le TFC pourrait être privé de Coupe d’Europe malgré son triomphe

Pour l’instant, la question n’effleure pas la plupart des supporteurs du TFC. Ceux-ci sont déjà follement heureux d’avoir vu leur équipe corriger Nantes samedi au Stade de France (5-1), et remporter ainsi la deuxième Coupe de France de l’histoire du club, 66 ans après la première. Mais Toulouse pourra-t-il jouer la prochaine Ligue Europa, qui lui est en principe promise après ce triomphe ?

Un grand flou demeure pour l’instant, car le club est détenu depuis 2020 par le fonds américain RedBird Capital Partners, également actionnaire majoritaire de l’AC Milan. Le règlement de l’UEFA est clair dans son article 5 dédié à la « multipropriété des clubs ». Voici ce que ce texte indique :

« Aucun club participant à une compétition interclubs de l’UEFA ne peut directement ou indirectement : détenir ou négocier des titres ou des actions de tout autre club participant à une compétition interclubs de l’UEFA » ou « être impliqué de quelque manière que ce soit dans la gestion, l’administration et/ou les activités sportives de tout autre club participant à une compétition interclubs de l’UEFA. »

Deux clubs détenus par le même actionnaire ne peuvent donc pas être engagés ensemble en Coupe d’Europe. L’AC Milan, actuel 4e de Serie A, est virtuellement qualifié pour la prochaine Ligue des champions, sachant qu’il peut déjà gagner l’édition actuelle dont il va disputer les demi-finales.

Même si Milan joue la Ligue des champions (C1) et Toulouse la Ligue Europa (C3), ce cas de figure est interdit car les clubs finissant troisièmes de groupe en C1 rejoignent ensuite la C3…

L’AC Milan devant le TFC

L’UEFA précise dans son règlement les critères qui viendraient départager les deux clubs pour savoir lequel des deux aurait le droit de disputer une compétition européenne. Et ces critères ne sont pas à l’avantage de Toulouse, actuel 12e de Ligue 1. Le club admis en compétition européenne est en effet celui qui « se qualifie pour la compétition interclubs de l’UEFA la plus prestigieuse » (critère prioritaire) ou, à défaut, « le club le mieux classé dans le championnat national » (deuxième critère), puis « le club dont l’association est la mieux classée dans la liste d’accès » de l’UEFA (troisième critère).

Interrogé vendredi sur cet imbroglio réglementaire, l’entraîneur de Toulouse Philippe Montanier avait refusé de s’attarder sur le sujet. « A chaque jour suffit sa tâche. Demain [samedi], on sera là pour gagner la Coupe de France, pour l’Europe on verra après », avait-il balayé.

L’espoir Red Bull

Le club va désormais devoir se pencher sur la question, tout en scrutant les résultats de l’AC Milan, détenu majoritairement par Redbird depuis 2022. Il subsiste un espoir car un précédent existe dans l’histoire récente, celui de Red Bull, détenteur en 2017 de deux clubs qualifiés pour la Ligue des champions, Salzbourg et Leipzig.

L’UEFA s’était saisie du dossier mais Salzbourg avait su montrer patte blanche en procédant à des changements en interne, écartant notamment des personnes de son assemblée générale et de son conseil d’administration « prétendument liés » à Red Bull, et mettant fin à des conventions de prêt avec Red Bull. Les deux clubs avaient pu s’aligner dans la compétition. La notion d’« influence décisive » – termes présents dans le règlement de l’UEFA – de l’entreprise Red Bull sur les deux clubs avait notamment été au centre des débats.