France

Bassin d’Arcachon : Ils se mobilisent pour sauver les cabanes tchanquées, patrimoine du site

Un appel aux dons, pour financer la reconstruction de la cabane tchanquée n°3. La ville de La Teste-de-Buch, sur le bassin d’Arcachon, gestionnaire des deux cabanes tchanquées qui font partie du décor de carte postale du bassin, a lancé ce lundi avec la Fondation du patrimoine une campagne publique de dons, auprès des habitants de la commune de Gironde et des alentours, pour financer une partie du projet de reconstruction de cette cabane.

« Il nous manque 366.000 euros, a annoncé lundi le maire de La Teste Patrick Davet, et j’invite tous les habitants à participer aux dons. Tout le monde aime ces cabanes tchanquées, je n’ai aucun doute sur la réussite de cette collecte. » L’élu précise cependant que, quand bien même celle-ci ne serait pas fructueuse, « les travaux seraient bel et bien réalisés ».

« Obligés de la raser et de repartir de zéro »

« Cette cabane appartenait jusqu’en 2021 à une famille, rappelle Patrick Davet. Le Conservatoire du littoral l’a mise en demeure de réaliser des travaux car la structure devenait dangereuse et menaçait de s’écrouler, mais ce propriétaire ne pouvant pas, le Conservatoire a récupéré la cabane [qui est située sur le domaine public maritime] et nous l’a transférée. Nous en avons désormais la gestion, c’est donc à la ville de réaliser ces travaux. » La municipalité avait déjà dépensé 130.000 euros en 2021 pour en consolider les piliers, « mais une rénovation s’est avérée impossible, c’est pourquoi nous sommes aujourd’hui obligés de la raser et de repartir à zéro. »

La cabane sera reconstruite à l’identique, à l’aide, en partie, de bois provenant de la forêt usagère de La Teste – ravagée par les grands incendies de 2022 –, sauf en ce qui concerne les pilotis qui seront en bois exotique compte tenu de leur immersion dans l’eau de mer. Les travaux doivent démarrer entre les mois d’octobre et novembre, et la fin du chantier est programmée pour mai 2024.

« Le bassin sans les cabanes tchanquées, ce n’est pas le bassin »

« S’il existe aujourd’hui deux cabanes tchanquées, à l’origine il n’y en avait qu’une, construite en 1883 par un ostréiculteur dénommé Martin Pivert », rappelle la ville de La Teste. Posée sur de simples pilotis en bois, cette frêle cabane a été détruite en 1943 par une tempête. La construction de la cabane tchanquée n°3, dite « aux volets rouges », a débuté en 1945. Sa voisine, la cabane n°53 dite « aux volets blancs », a été réalisée, elle, en 1948. Celle-ci, également gérée par la ville, a déjà bénéficié d’une campagne de rénovation, en 2007.

Mais à quoi servaient ces cabanes, qui se découvrent à marée basse ? « Contrairement à ce qui est souvent dit, elles ne servaient pas à surveiller les parcs à huîtres, explique Patrick Davet. Il s’agissait tout simplement de lieux de villégiatures, les gens venaient ici pour pêcher, chasser, se baigner. » L’élu estime que ces constructions, « uniques dans l’hexagone », font désormais « partie de notre culture. » « Le bassin sans les cabanes tchanquées, ce n’est pas le bassin. »

La municipalité souhaite à l’avenir ouvrir la cabane n°3 au public. « On ne peut pas en faire grand usage, personne ne peut la louer, rappelle le maire. Elle est faite pour être vue, approchée, touchée, mais on ne peut pas se l’approprier. En revanche on veut la faire découvrir, en faire profiter les gens, notamment les enfants, pour leur expliquer à quoi servaient ces cabanes, et leur faire admirer tout l’environnement, avec l’île aux oiseaux et sa faune et sa flore. »

Pas plus de dix-neuf personnes

Seul changement par rapport à la cabane d’origine, il sera possible de faire le tour de toute la coursive, dans la version rénovée. « Mais on ne pourra pas y monter à plus de dix-neuf, prévient le maire, pour des questions de sécurité. »

Le montant total du chantier est d’un peu plus d’un million d’euros, qui seront financés par la région Nouvelle-Aquitaine (187.000 euros), l’Etat (162.000 euros), la ville de La Teste (80.000 euros) ou encore le Conservatoire du littoral (42.000 euros). Les dons peuvent s’effectuer sur le site de la Fondation du Patrimoine, en suivant ce lien.