France

Babysolo, la « princesse » du 33 en quête de son couronnement

Les pieds calés dans des bottes en fourrures et la minijupe en jean posée sur la selle d’un scooter. Babysolo33 fend la fine fumée en même temps que les premières notes arrivent aux oreilles de celles et ceux qui ont fait le déplacement en ce jeudi au Point Ephémère. Dans cette salle du 10e arrondissement de Paris, BBS présente son tout dernier EP. Quatre ans après s’être lancée dans une carrière musicale, la nouvelle « princesse », comme elle aime se faire appeler, de la musique française s’exporte au moins autant qu’elle fait parler d’elle dans les médias spécialisés grâce à des morceaux comme Ta Shawty, FakeBlood ou encore Leçon2Princess. Elle définit sa musique comme « un journal intime ». Et son style, aussi envoûtant qu’innovant, ne ressemble vraiment à rien qu’il nous ait été donné d’entendre jusque-là.

« Je dirais que c’est une musique actuelle. Je n’ai pas appris la musique alors c’est compliqué de dire que c’est un mélange et de tel et de tel style », souffle celle qui a grandi dans les années 2000. Sa caution dans ce nouveau monde se nomme Kama. « La musique de Babysolo c’est un mélange entre sa vie et un film dont elle serait la réalisatrice », lâche celui qui est désormais le DJ officiel de l’artiste sur scène. Et tous les choix artistiques (ou presque) doivent être validés par ses copines, ses « Totally Spies », Lisa et Margot. C’est pour elles que tout a commencé, dans un appartement bordelais. Après le lycée, Babysolo quitte le Pays basque pour suivre ses deux meilleures amies en ville. « Liza et moi étions venues pour suivre des études de sociologie », se souvient Margot, meilleure amie et manageuse de BBS. Pour cette dernière, cela se passe loin des bancs de la fac, plutôt dans la vente à emporter et la garde d’enfant, puis dans une école de cinéma. « J’ai toujours aimé écrire », confie-t-elle.

Des soirées karaoké à la composition

Alors, la musique est arrivée. Par l’intermédiaire des « soirées karaoké entre copines », qui se font de plus en plus nombreuses. Les reprises de Céline Dion, Aya Nakamura ou Yung Lean donnent des envies à Babysolo : créer des morceaux de A à Z pour « faire kiffer les copines ». « Au début, elle veut tenter une expérience », résume Margot. Celle-ci est plutôt concluante et la future manageuse décèle « un truc bien à elle. » Elle résume : « En tout cas on était ses premières fans ».

Et sûrement pas les dernières puisque la néobordelaise tape dans l’œil de Myth Syzer. L’artiste originaire de La Roche-sur-Yon propose à Babysolo d’enregistrer son morceau Cœur bleu de manière « plus pro ». « C’était la première fois que j’allais en studio, se souvient la native de Vitry. Au début j’avais un peu peur, mais une fois terminé j’avais envie d’y retourner ».

Le morceau profite de l’exposition d’un Syzer encore porté par le succès de son album « Bisous ». Mais le retour à la réalité est dur à encaisser. « J’ai même failli arrêter la musique. Je faisais tout, toute seule, je passais mon temps à faire mes morceaux, mais il fallait que je travaille », ressasse-t-elle.

Tinder, Printemps de Bourges et EPs

La suite pour Babysolo, c’est sur Tinder que ça se passe. Une promotion originale de son morceau sur l’application de rencontre la met en contact avec son désormais ex-manageur. Alors, vient sa première signature, dans son premier label, l’enregistrement d’un projet et même une participation au Printemps de Bourges. « Ensuite, on a eu des problèmes, on ne s’entendait pas sur tout ce qu’on voulait faire ». Inéluctable, la séparation va pourtant donner une nouvelle opportunité de taille à BBS. « J’ai rencontré le label Jeune à Jamais, ils m’ont donné l’impression de comprendre ce que je voulais ». Aujourd’hui, Babysolo partage le même label que des artistes comme Wit. Ou encore Zuukou Mayzie 667.

Babysolo33, la princesse du 33 en quête de son couronnement.
Babysolo33, la princesse du 33 en quête de son couronnement. – Babysolo33

Pour la « princesse » du 33, l’heure est venue de travailler en famille et elle fait donc de sa meilleure amie sa manageuse. « Elle me harcelait, rigole aujourd’hui Margot. Au début je refusais, mais quand elle s’est séparée de son manageur, j’avais la possibilité de le faire alors j’ai accepté ».

Côté artistique, la carrière de BBS continue de s’écrire avec un nouvel EP, Sadbaby confessions, qui marque bien son évolution musicale et étire un peu plus son univers. Et pas question de s’arrêter en si bon chemin. « Je pense tout le temps à mon évolution, je n’ai pas le temps de me reposer sur mes acquis. La suite ? C’est un nouveau projet sur lequel j’ai déjà commencé à travailler, se projette BBS. Ensuite, des clips, bien sûr. Et, enfin, j’aimerais bien réaliser mon premier court métrage ». Ce sont ses Totally Spies qui vont bien kiffer.