Belgique

Vingt pourcents des 68.000 exilés ukrainiens arrivés en Belgique ont repris la route

Alina, la voix des exilés ukrainiens à Bruxelles : « En un an, l’état d’esprit des personnes qui ont fui le conflit a complètement changé »

Depuis le début du conflit, la Belgique a délivré près de 68 000 statuts de protection temporaire à des exilés ukrainiens. Cependant, à la fin du moins de mars, seuls 53 804 étaient enregistrés au registre national, selon les données de l’Office des Étrangers. La différence entre les deux s’explique par les nombreux départs vers d’autres pays européens, parfois vers l’Ukraine. Certains, une petite minorité, auraient décidé de ne pas s’inscrire à la commune. D’autres encore sont décédés.

Chaque semaine, ils sont encore entre 350 et 400 à arriver en Belgique. “La grande majorité de ceux qui arrivent chez nous a une destination, un endroit où aller”, explique Peter Michiels, coordinateur bruxellois. L’homme scrute de près ces nouvelles arrivées car les exilés qui arrivent en Belgique sans attache restent généralement dans la capitale. Actuellement, Bruxelles accueille un peu plus d’un cinquième des Ukrainiens du royaume. Une proportion identique séjourne en Wallonie. Le reste, la grande majorité, séjourne en Flandre.

Les arrivées des exilés ukrainiens restent limitées

Un troisième village de containers

Dans les trois régions, la très grande majorité des exilés a trouvé un logement sur le marché locatif ou réside encore chez l’habitant. Difficile toutefois d’avoir une vue précise sur cette répartition, indiquent les différentes autorités contactées. Dans les trois régions, les places mises à disposition par les pouvoirs publics ne représentent qu’une petite proportion des hébergements. Mais le besoin de logement se fait toujours ressentir. En Wallonie, on estime qu’environ 3 000 exilés auront besoin d’un logement d’ici la fin de l’année. Parmi les solutions évoquées, des places dans des lieux conventionnés ou dans des logements dits modulaires.

Une option que la Flandre avait directement activée, notamment au moyen des villages d’urgence. Ceux de Malines et d’Anvers (respectivement 730 et 1 000 places) sont désormais remplis. Un troisième, d’une capacité de 600 places, verra bientôt le jour à Gand. À Bruxelles aussi, les containers constituent une solution d’appoint pour parer à l’urgence, mais dans une moindre ampleur. De telles structures continuent cependant de voir le jour, comme c’est le cas cette semaine au Chant des Cailles à Watermael-Boitsfort. “Tant que des nouveaux exilés arrivent sans solution, il faut trouver des places”, résume le coordinateur bruxellois.

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