Belgique

Une victime se confie au procès des attentats de Bruxelles: « Le seau était plein mais, là, il a débordé »

La témoin, âgée de 63 ans, travaillait pour l’entreprise de sécurité G4S le jour des faits. Quelques jours après les attentats, son employeur lui demande de venir travailler alors que l’aéroport est en pleine reconstruction. Pendant un mois et demi, elle parvient à faire face, jusqu’à ce qu’un proche collègue ait un accident de voiture en se rendant au boulot.

« Le seau était plein mais, là, il a débordé. C’était fini. Après, je suis tombée », a-t-elle témoigné. « Je suis alors restée deux ans dans mon fauteuil, allongée. J’ai fait souffrir mes enfants. »

« Les terroristes n’ont pas réussi à me tuer physiquement mais psychologiquement »

A part lorsqu’elle promenait son chien, Riffi Khaddouj restait allongée, malgré les demandes de ses trois filles de redevenir celle qu’elle était auparavant.

L’ancienne directrice et superviseure de deux compagnies aériennes ne sait aujourd’hui plus écrire, a des trous de mémoire fréquents et a une santé chancelante. « Je végète devant la télé, je ne fais rien de mes journées. Je n’arrive pas à rentrer dans mon lit depuis sept ans. » A cause de cette sédentarité, la sexagénaire s’est cassée les jambes et se déplace désormais à l’aide d’une béquille. Elle a vendu sa maison, s’est défait de ses meubles et s’est installée dans un petit appartement.

Les filles de Riffi Khaddouj ont tout essayé pour tenter de lui faire remonter la pente, explique-t-elle. « Heureusement qu’elles étaient là parce que j’ai fait trois tentatives (de suicide). Je ne sais pas les aider alors qu’elles ont besoin de moi aujourd’hui. »

Procès des attentats à Bruxelles: les fouilles à nu des accusés se poursuivent, mais sans génuflexions

La témoin a terminé son témoignage par un message d’empathie envers les deux frères Farisi, les accusés qui comparaissent libres au procès. « Que Dieu leur pardonne », a-t-elle conclu.