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Affaire Pierre Palmade : Son contrôle judiciaire confirmé, qu’est-ce que ça va changer ?

C’est à s’y emmêler les pinceaux. Pierre Palmade, 54 ans, a eu la confirmation ce mardi matin qu’il ne passerait finalement pas par la case « prison ». La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris – la même qui avait décidé il y a quinze jours du placement en détention provisoire de l’humoriste – a finalement confirmé sa libération sous contrôle judiciaire… mais avec des restrictions particulièrement strictes. Pourquoi un tel revirement ? Et que va changer, concrètement, cette décision ?

Pourquoi une nouvelle décision ?

Pour comprendre ce nouveau rebondissement, il faut se replonger dans le dossier. Le 17 février, soit une semaine après l’accident qui a fait trois blessés graves – un père et son fils de six ans ainsi qu’une femme qui a perdu l’enfant qu’elle portait – l’humoriste est mis en examen, notamment pour « blessures et homicides involontaire » et placé sous contrôle judiciaire avec un bracelet électronique. Une décision à laquelle s’oppose le parquet de Melun qui décide donc de faire appel. Le 27 février, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris va dans le sens du parquet et décide donc de placer en détention provisoire Pierre Palmade. Elle estime notamment que ce dernier présente un risque de conduire à nouveau sous l’emprise de la cocaïne et que sa détention est nécessaire pour préserver l’enquête.

Mais le 6 mars, retournement de situation : le juge d’instruction qui enquête sur l’accident décide d’accéder à la demande de l’avocate de Pierre Palmade et de lever la détention provisoire pour des raisons médicales. En effet, le 25 février, l’humoriste a été victime d’un AVC. Mais le procureur de Melun reste opposé à cette libération sous contrôle judiciaire et fait appel. Retour donc vendredi 10 mars, comme quinze jours auparavant, devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris.

Après quatre jours de réflexion, les magistrats ont cette fois confirmé le contrôle judiciaire, estimant que son état de santé n’était pas « incompatible » avec la détention mais que son état de santé « amoindrissait les risques » qui avaient fondé leur première décision.

Concrètement, qu’est-ce qui va changer pour Pierre Palmade ?

L’humoriste n’est, en réalité, jamais allé physiquement en prison. Son AVC, survenu l’avant-veille de la décision de le placer en détention provisoire, nécessitait son hospitalisation. Pour matérialiser cette détention, des agents pénitentiaires ont donc été placés devant sa chambre de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre d’abord, puis de celui du Plessis-Robinson où il fût un temps transféré. Seuls son avocate et le personnel soignant étaient autorisés à entrer dans la pièce.

C’est notamment sur ce point que le contrôle judiciaire change la donne. Certes, le nouveau contrôle judiciaire interdit à l’acteur « de quitter l’établissement hospitalier où il se trouve pris en charge » mais il peut recevoir la visite de ses proches, à l’exception évidemment des deux hommes également mis en examen dans ce dossier. Pierre Palmade peut également se déplacer au sein de cet hôpital. En revanche, s’il change de structure hospitalière, une modification de son contrôle judiciaire sera nécessaire.