Belgique

Quand leurs études déplaisent aux étudiants: « Je ne me voyais pas faire ce métier plus tard »

A la sortie des secondaires, il est parfois difficile de décider quel métier l’on souhaitera faire et quelles études pourront nous intéresser sur le long terme. Il en est de même lorsque l’on finit son bachelier. Si pour certains l’avenir est déjà tout tracé, c’est loin d’être le cas de tous les étudiantes et étudiants, qui ont parfois besoin de se réorienter.

D’après l’ARES, la fédération des établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à la fin de la première année de bachelier dans l’enseignement supérieur, 38% des étudiants abandonnent ou se réorientent. Mais quelles raisons poussent les étudiants à se réorienter ?

Un mauvais choix dès le départ

La principale raison qui a été donnée par les étudiants interrogés est une décision précipitée sur le choix de ses études, ou encore d’avoir fait un choix par dépit. Victoire, 21 ans et diplômée d’un bachelier en marketing à Namur, explique ainsi avoir commencé une passerelle à HEC pour faire un master en sciences de gestion.

« Je me suis rendu compte que ça ne me plaisait pas du tout, que ce n’étaient pas des cours qui m’intéressaient. Je me suis rendu compte que je n’avais pas pris assez de temps durant mon été pour voir ce que j’allais faire après mon bachelier en marketing. Trois semaines avant la rentrée, j’ai regardé ce qu’il était possible de faire en Belgique avec un bachelier en marketing. Après avoir enlevé ce que je ne voulais pas faire, il m’est resté le master en gestion chez HEC. Et ce n’est vraiment pas la bonne méthode à prendre afin de choisir ses études….»

Mais ce choix peut également être motivé par des considérations sur le plus long terme. Marine, 24 ans, avait commencé des études de logopédie à Liège lorsqu’elle a fini ses études secondaires. « J’avais choisi ces études parce que les cours avaient l’air super intéressants, et ils l’étaient, mais après quelques mois je ne me voyais pas du tout faire ce métier plus tard. » Aujourd’hui, Marine est diplômée d’un bachelier d’assistante sociale et est en train de finir son master en criminologie.

La réorientation, un choix difficile

Si l’idée de se réorienter lui vient assez rapidement comme une évidence, Victoire détaille que ce choix a été mûrement réfléchi. Bien que stressée et culpabilisée par rapport à sa réorientation, elle raconte comment, après l’avoir annoncé à ses parents, tout s’est plutôt bien passé. « Après avoir bien pris le temps de réfléchir et de réaliser que ce n’était pas ça qui me plairait et me motiverait, j’ai décidé d’en parler à mes parents. Mes parents sont très ouverts à la réorientation, ma mère s’étant elle-même réorientée. Ils ont été très compréhensifs, et c’était plutôt moi qui culpabilisais et eux qui me rassuraient le plus finalement. » Victoire a déjà trouvé les études qu’elle souhaite poursuivre pour l’année prochaine, un master en événementiel, et est très optimiste pour son avenir.

Démarches administratives

En Belgique, il est possible pour les étudiants en première bachelier de se réorienter jusqu’au 15 février inclus en suivant les démarches administratives adaptées. Les étudiants qui se seraient réorientés bénéficient d’un élément de souplesse dans le cadre de leur finançabilité. Ils disposent d’une année supplémentaire, soit 6 ans, afin de réussir les 180 crédits composant leur diplôme de bachelier.