Les agriculteurs s’en prennent à une usine de production de frites: “Pour nos patates, on nous paye moins que le coût de production !”

L’action, qui se veut surtout symbolique selon la Fugea, a pour objectif de mettre en lumière la part de responsabilité de l’industrie agroalimentaire dans les difficultés vécues par les agriculteurs au quotidien. “Le cœur du problème est le revenu agricole, la marge qui nous reste entre le prix de ce qui rentre et de ce qui sort de la ferme. Nous voulons vivre de nos prix et non de leurs primes”, explique Vincent Delobel, agriculteur et porte-parole de la Fugea.

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« Normalement, c’est illégal de vendre à perte »

”Lutosa est l’emblème de l’injuste partage de la valeur ajoutée entre producteurs et industries de la transformation. Les industries en amont et en aval de l’agriculture se rachètent, fusionnent en giga groupes financiers surpuissants face auxquels les familles agricoles n’ont plus aucun pouvoir de négociation commerciale. Alors qu’il est normalement illégal de vendre à perte, les prix payés aux producteurs sont en règle générale sous les coûts de production (des prix de référence existent pourtant), à l’exception de quelques semaines par an”, précise encore la fédération agricole par voie de communiqué.

La Fugea dénonce aussi l’emprise du secteur sur les agriculteurs et “la perte d’autonomie décisionnelle induite par les contrats entre producteurs et transformateurs. Ces derniers imposent de plus en plus souvent les choix variétaux, le timing des opérations, les traitements, ou encore des compléments alimentaires pour le bétail. Pour leur image toutefois, les industries ne manquent pas de récupérer nos valeurs d’agriculture familiale, locale et durable.”

Le blocage n’a pas pour objectif de durer dans le temps. Il devrait être levé quelques heures après le début de l’action.

Voici ce que demandent les syndicats agricoles : « On ne veut plus entendre qu’on va examiner ça et qu’on verra »