Belgique

« La surpopulation carcérale sera exacerbée par l’exécution des peines de moins de 2 ans »

”La situation des prisons en Belgique est extrêmement catastrophique. La surpopulation et l’insalubrité ne sont toutefois pas les seules plaies”

Les courtes peines d’emprisonnement ne contribuent donc pas à un retour réussi dans la société alors que les peines alternatives, telles que les travaux d’intérêt général et la surveillance électronique, se révèlent plus pertinentes sur le plan des résultats, insiste le CCSP.

« L’exécution des courtes peines conduit inévitablement à une nouvelle augmentation de la population carcérale, ce qui accroît la pression déjà insoutenable sur les prisons », assène encore le Conseil central de surveillance pénitentiaire, rappelant que les infrastructures nouvelles annoncées ne sont pas toutes disponibles.

On dénombre actuellement 11.513 détenus dans les prisons du pays, alors que la capacité totale s’élève à 10.432 places, selon les statistiques du CCSP arrêtées au 31 août. Il y a quinze jours, malgré l’ajout en urgence de 285 lits temporaires et l’ouverture de deux nouvelles prisons, 142 détenus se voyaient encore contraints de dormir sur un matelas au sol.

”Nos prisons sont déjà une usine à récidive” : les directeurs demandent le report de la deuxième phase de l’exécution des courtes peines

Il est dès lors impératif d’enrayer la croissance de la population pénitentiaire et d’augmenter le recours aux mesures alternatives à la détention, tout en veillant à ne pas se focaliser de manière disproportionnée sur l’augmentation de la capacité carcérale existante, estime le Conseil.

À ses yeux, il faut éviter autant que possible la privation de liberté, que ce soit lors de l’instruction, de la condamnation ou de l’exécution de la peine. Il faudrait ainsi, plaide le CCSP, accorder la libération conditionnelle à tous les condamnés par le biais d’une sélection négative, exception faite de ceux pour lesquels il existe des contre-indications manifestes. « L’emprisonnement est un ultimum remedium et doit le rester », conclut-il.