Belgique

Faute d’élèves, cette école primaire n’ouvrira pas ses portes

Pour sortir l’école primaire de cette situation dérogatoire, il fallait quatorze élèves. L’école n’en comptait que huit. « En théorie, on aurait pu garder l’école ouverte jusqu’à la fin septembre, pour permettre de nouvelles inscriptions. Mais nous étions beaucoup trop loin de cet objectif: je ne voulais pas prendre les enfants et les parents en otages et j’ai donc convoqué une réunion pour expliquer la situation et faire part de mon intention ».

La rentrée scolaire 2021-2022 a fait mal à l’école de primaire: elle avait vu sa population dégringoler, de 31 élèves à 12 élèves.

Si, comme souvent dans pareille situation, l’explication est multifactorielle, un turn-over important au sein de l’équipe pédagogique a découragé une série de parents au fil des ans.

Le phénomène de dénatalité se poursuit

Jean-François Letulle veut rester prudent par rapport à la rentrée de l’ensemble de l’enseignement communal, car beaucoup de chiffres doivent être affinés. « Mais à l’exception de l’école d’Havinnes, les éléments qui me reviennent sont assez positifs. Il y avait une inconnue au sujet de l’école Arthur Haulot qui effectuera sa deuxième rentrée scolaire à Vaulx mais les perspectives sont plutôt encourageantes ».

De manière générale, indique cependant l’échevin tournaisien, les difficultés vécues par l’école primaire d’Havinnes sont à englober dans un contexte plus large. « Tournai a un nombre d’écoles fondamentales extrêmement important, vingt-trois rien que dans le communal, qui est un héritage de la fusion des communes. La dénatalité, tendance lourde depuis une bonne dizaine d’années, a aussi un impact non négligeable ».

Les chiffres l’attestent. Entre 2010-2011 et 2020-2021, la population scolaire (tous réseaux) sur l’entité de Tournai est passée de 8.040 à 7.196 (chiffres de l’IWEPS), soit une perte de 844 élèves. Pendant la même période, quinze communes sur les vingt-trois de Wallonie picarde avaient perdu des élèves, soit un déficit en dix ans de 1852 élèves.

La tendance s’est poursuivie pendant la dernière année scolaire, au cours de laquelle les écoles tournaisiennes ont encore perdu 112 élèves. « Nous sommes très vigilants pour soutenir les petites écoles mais j’ai l’impression que le système est occupé à se réguler, souvent hélas ! au détriment des écoles de villages.

Parce que, outre la sociologie qui a changé et la mobilité qui a évolué, ce n’est plus aussi évident qu’avant, pour certains parents, de laisser leur enfant dans une école où il effectuera toute sa scolarité avec un ou deux enseignants… »