Belgique

« Encore des journées pédagogiques ! Il y en a sans arrêt, non? »

Le système est assez mal connu. D’ailleurs, la formation professionnelle continue des enseignants et membres des centres PMS a subi une profonde réforme entrée en vigueur cette année, en toute discrétion.

A quoi servent les journées pédagogiques ? Les enseignants ont des avis partagés…

Parfois les cours sont suspendus, parfois pas

Ce qu’on appelle journée pédagogique, c’est une suspension des cours pour permettre aux enseignants de continuer à se former. Tout membre d’une équipe éducative a droit à plusieurs types de formation.

D’abord, 18 jours de formation obligatoire répondant à des besoins collectifs (à répartir sur 6 années, avec un maximum de 5 jours par an). Les cours sont alors suspendus.

À ceux-là s’ajoutent des cas particuliers : un maximum de six autres demi-jours de suspension des cours pour des formations supplémentaires imposées par le gouvernement, deux demi-jours maximum pour des formations dictées par des circonstances exceptionnelles, et cinq demi-jours centrés sur les besoins des écoles dites “en ajustement” (pour coller davantage à leur contrat d’objectifs).

C’est tout, en principe, pour les formations qui donnent lieu à une suspension des cours. Mais chaque membre du personnel enseignant peut également suivre, sur base volontaire, des formations répondant à ses propres besoins individualisés pendant les jours de classe (30 jours en tout, également à répartir sur 6 ans, avec un maximum de 5 jours par an). Le décret ad hoc prévoit alors soit une procédure de remplacement (étudiant en stage, autre membre du personnel), soit l’organisation d’une activité culturelle et sportive pour les élèves. Mais, dans la pratique, les écoles doivent parfois se résoudre à d’autres solutions (des heures d’études ou un licenciement par exemple).

À noter en outre que les enseignants débutants peuvent bénéficier d’un jour par mois de formation complémentaire. On le voit, sur une année scolaire, l’addition de ces jours peut vite être élevée. Mais pour faire quoi ?

Plan de formation de l’école, portfolio du prof

Depuis la réforme mise en œuvre cette année, les formations ne sont plus organisées qu’en réseau ou en interréseaux. Les écoles ne peuvent plus en mettre en place elles-mêmes, au niveau micro. Par contre, elles sont tenues d’élaborer un plan de formation répondant aux besoins collectifs de leurs équipes.

Le Pacte pour un enseignement d’excellence est une très grosse réforme. Rien que les nouveaux référentiels (qui détaillent ce qu’un élève doit apprendre, année par année) doivent faire l’objet de formations pour tout le monde. C’est un exemple de formation interréseaux.

En réseau, chacun a ses priorités. “Les formations propres à Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) sont en lien direct avec les valeurs mises en avant dans notre contrat de gestion, explique par exemple la porte-parole Géraldine Kamps. On peut citer l’égalité scolaire, l’accès et l’ouverture à tous ou, encore, l’esprit critique. Nous proposons également un Groupe d’accueil et d’accompagnement des professeurs entrants.”

La réforme instaure un Conseil de la formation professionnelle (Cofopro), chargé de proposer une offre qui réponde aux attentes des professionnels et aux besoins du système éducatif. Ainsi, spécifiquement pour cette année, l’accent a été mis sur le numérique.

Enfin, pour soutenir les enseignants dans leur évolution, chacun alimentera progressivement un dossier de développement professionnel strictement personnel.