Belgique

Assassinat par balle de Jean-Yves Wargnies : pour sa défense, Domenico Puddu affirme avoir agi dans un “volcan d’énervement”

Ce jour-là, Domenico Puddu, qui n’en est pas à sa première altercation avec sa future victime, débarque chez son voisin, une arme à la main. Il tire en l’air avant de repartir chez lui recharger son arme. Pendant ce court laps de temps, la victime appelle police secours. La conversation entre Jean-Yves Wargnies et l’opératrice du service de police est enregistrée – et a été diffusée ce mardi devant la cour d’assises lors de la présentation des éléments de l’enquête.

Domenico Puddu revient à ce moment-là chez son voisin qui est toujours sur son toit. Il pénètre dans la cour de l’habitation, avant de monter sur l’échelle donnant accès à la toiture de l’habitation. Il vise son voisin et le touche à l’arrière de la cuisse. Jean-Yves Wargnies prend la fuite en sautant du toit, toujours en ligne avec l’opératrice de police secours qui lui conseille de se réfugier chez un voisin. Puddu suit cependant sa victime sur près de 300 mètres. Il rejoint Jean-Yves Wargnies qui se cache derrière un poteau électrique et, après un bref échange, lui tire une balle dans la tête. Il redescend ensuite calmement la rue. Après avoir annoncé à un proche de Jean-Yves Wargnies venu l’aider à faire les travaux qu’il a “tué son ami” et qu’il “l’avait prévenu”, il se rend aux policiers arrivés entretemps sur place.

Une balle dans la tête

Le président de la cour d’assises a longuement interrogé l’accusé sur les faits qui lui sont reprochés. Des faits que Domenico Puddu n’a pas nié. Il a expliqué à de nombreuses reprises avoir été agacé par le bruit régulier des travaux émanant ce jour-là de l’habitation de son voisin. Et affirmé qu’il avait décidé d’aller lui demander de cesser ce tapage… avec son arme pour “l’intimider s’il refusait”. Jean-Yves Wargnies ayant eu à son encontre des propos que Puddu qualifiera “d’agressifs et de méchants”, l’accusé est tombé dans ce qu’il a qualifié devant la cour d’assises de “volcan d’énervement”. “À ce moment-là, a-t-il plaidé, on fait des choses qu’on ne contrôle plus. On ne raisonne plus. Ce n’est pas quelque chose de préparé.”

Domenico Puddu a précisé qu’après avoir tiré une balle dans la tête de Jean-Yves Wargnies, “tout s’est apaisé”. “Le volcan s’est éteint, toute la nervosité est partie et là j’ai réalisé ce que j’avais fait.” Certaines réponses données par l’accusé durant cette première journée de procès quant à ses motivations et à sa décision d’abattre son voisin, restent cependant floues.

L’enjeu de ce procès pour les avocats sera de déterminer si oui ou non, Domenico Puddu, qui a manifestement l’habitude de se faire justice lui-même, a prémédité son acte, ce qui aura un impact sur la qualification finale des faits. Il s’agira aussi de savoir si l’accusé a menacé – ou pas – l’ami de la victime qui se trouvait sur les lieux pour l’aider dans ses travaux. Pour la société, il est important de savoir combien il en coûte à celui qui décide d’abattre son voisin, simplement parce que celui-ci fait trop de bruit.