Algérie

Jusqu’à 700 DA pour une place : le « racket » des parkingueurs des plages légalisé

Cette semaine, le ministère du Tourisme et les autorités locales des différentes wilayas du littoral algérien ont inauguré en grande pompe la saison estivale 2023. Mais comme chaque année, la perspective, pour les familles, de passer une journée tranquille au bord de la mer relève de la gageure tant l’accès aux plages demeure un casse-tête chinois.

Bien que la loi algérienne garantit au citoyen l’accès gratuit aux plages, certains comportements, parfois cautionnés par les autorités, continuent de gâcher les vacances des familles algériennes qui souhaitent profiter de la fraîcheur de la mer durant les chaudes journées de l’été…

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À la tête de ces désagréments d’aucuns déplorent, on trouve la dure loi qu’applique les exploitants de parasols sur les plages et le diktat qu’imposent les gérants de parkings (qu’on appelle désormais les parkingueurs). C’est sur la dernière trouvaille de ces derniers que nous allons revenir dans cet article. Un racket légalisé !

À Boumerdès, le « racket » des estivants se fait désormais en toute légalité

Pour cet été 2023, les gérants des parkings jouxtant les plages semblent avoir trouvé un moyen ingénieux (et légal !) de racketter encore mieux les estivants.

Prenons le cas de la wilaya de Boumerdès où la décision des autorités locales de concéder ces espaces à des privés exaspère les citoyens. Et pour cause, les prix que ces derniers appliquent sont, le moins que l’on puisse dire, excessifs… Le mot n’est pas fort.

Plage de Tipaza en Algérie

Pour passer une journée en famille au bord de la mer, l’Algérien est contraint de payer le prix fort.

D’après nos confrères d’El Watan, les tarifs pour garer son véhicule au niveau des plages de Boumerdès sont les suivants : 150 DA pour une voiture touristique ; 300 DA pour un véhicule utilitaire ; 500 DA pour un minibus ;  700 DA pour un grand bus.

Des prix qui suscitent colère et indignation chez les citoyens. Un restaurateur n’hésite pas à qualifier cette « grille » de « vol légalisé ! ». Un autre enfonce le clou et assure que même lorsque c’était des bandes de jeunes qui gardaient ces parkings illicitement, les estivants ne payaient pas de tels montants.

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Quelle est donc la raison de cette hausse ?  Un élu à l’APC de Boumerdès explique à notre source que ces tarifs obéissent à un cahier des charges. Il donne l’exemple du parking de Bouzegza que les autorités ont cédé contre la somme de 600 millions de centimes pour une durée de 4 mois.

Concernant la concession des parkings à des privés, les autorités locales la justifient par « la nécessité d’améliorer les revenus des collectivités ». Un objectif louable, mais le moyen employé pour l’atteindre risque, s’il tend à se généraliser, de porter un sérieux coup au tourisme local.