Algérie

Flambée des prix des légumes secs : le stratagème des spéculateurs mis à nu

Depuis quelques jours, la question de la flambée des prix du riz et des légumes secs (pois chiche, lentilles, haricots) ne cesse d’alimenter le débat en Algérie. Tandis que la plupart expriment leur incompréhension et leur désarroi, d’autres cherchent à pointer du doigt les « coupables » et à trouver des solutions.

Et lorsqu’il s’agit de désigner qui se cache derrière une situation de hausse des prix qui n’obéit à aucune logique commerciale, la figure sinistre du spéculateur n’est pas bien loin. C’est, par exemple, la position que soutient l’Association de protection et d’orientation du consommateur (APOCE).

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Dans une intervention sur la chaîne Echorouk News, le coordinateur national de l’APOCE, Fadi Tamim, est revenu sur les raisons de ces augmentations, qui ont parfois atteint le seuil de 100 %, en pointant la problématique du stockage et de la spéculation, comme il a évoqué la solution que l’APOCE préconise.

Disponibilité des légumes secs : le plafonnement des prix comme ultime solution ?

Tout d’abord, le responsable de l’APOCE a déploré l’augmentation vertigineuse des prix du riz et des légumes secs en Algérie, bien que l’on se trouve actuellement en pleine saison estivale où la demande sur ces denrées est au plus bas.

Il a cité le cas notamment du pois chiche dont le prix est passé, en l’espace de quelques semaines, de 220 DA/KG à 425 DA/kg, voire plus selon les marques. Les prix du riz, des lentilles (brunes et rouges) et du haricot blanc ont doublé, eux aussi.

Pour expliquer cette tendance haussière, Fadi Tamim a pointé un doigt accusateur vers les spéculateurs. Selon lui, après la décision du ministère du Commerce d’accorder le monopole de l’importation des légumes secs à l’OAIC, les semsar ont procédé au stockage de ces denrées pour créer une situation de rareté.

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Ainsi, profitant de la lenteur de la procédure d’importation – celle-ci prend plusieurs mois –, les spéculateurs ont manipulé le marché en fermant les entrepôts pour réduire drastiquement les quantités disponibles. Or, lorsque l’offre manque, les prix augmentent mécaniquement.

Ensuite, le responsable de l’APOCE va affirmer, citant des informations sûres dont dispose l’association, que grâce à ce stratagème, certains spéculateurs qui se situent en amont de la chaîne ont pu engranger des bénéfices qui s’élèvent jusqu’à 50 dinars sur chaque kilogramme !

Ceci étant dit, quelle solution faudra-t-il appliquer pour stabiliser les prix des légumes secs avant le début de la saison froide ? Pour le représentant de l’APOCE suggère, pour contrecarrer la spéculation, la mesure du plafonnement des prix. Théoriquement, cette solution semble couler de source, mais est-elle pour autant réaliste ?