Voici la feuille de route du gouvernement pour 2024-2026
Emploi, santé, réduction des inégalités, investissements publics et privés…
Gouvernement. La présentation du bilan de mi-mandat par le chef de gouvernement devant les parlementaires est également une occasion pour sonner la mobilisation générale afin de relever les défis pour la période 2024-2026. Eclairages.
Les réalisations du gouvernement à mi-mandat «dépassent toutes les prévisions et attentes», a affirmé, mercredi, le chef de gouvernement Aziz Akhannouch. Présentant le bilan d’étape de l’action gouvernementale devant les deux Chambres du Parlement, M. Akhannouch a relevé que les réalisations accomplies reflètent la ferme détermination de l’Exécutif à honorer tous les engagements au lieu de chercher des prétextes dans la succession des crises complexes qu’a connues le pays. Fort de ses premières réalisations, le chef de l’Exécutif veut maintenir le cap pour la période 2024-2026. Il s’agit tout d’abord pour le gouvernement de gagner la bataille de l’emploi. Dans ce sillage, le gouvernement poursuivra la mise en œuvre de la stratégie « Génération Green » afin de consolider les acquis du secteur agricole, d’accompagner sa transformation et de garantir sa résilience face au dérèglement climatique.
De même, le gouvernement poursuivra la stratégie de diversification industrielle pour créer plus de 400.000 emplois stables d’ici 2026, en se positionnant de plus en plus sur des chaînes de valeur fortement créatrices de valeur ajoutée et peu substituables, à l’instar de celles de l’automobile, de l’aéronautique, des filières de batteries, ou encore de la valorisation de nos ressources minières telles que les produits dérivés du phosphate, du cobalt, du cuivre ou du manganèse représentant un avantage concurrentiel pour le pays et renforçant la pérennité des emplois et la solidité de ses exportations.
Pour le secteur automobile en particulier, l’ambition est d’améliorer le taux d’intégration locale à 80% et d’atteindre une capacité d’un million de voitures en 2025. En soutien au secteur touristique, le gouvernement continuera de mettre en œuvre la feuille de route 2023-2026 afin d’atteindre les objectifs d’attirer 17,5 millions de touristes, de réaliser 120 milliards de dirhams de recettes en devises et de créer 200.000 nouveaux emplois directs et indirects d’ici 2026.
Enfin, le gouvernement mettra en œuvre une stratégie de développement du numérique, Morocco 2030, ayant pour objectif de faire du Maroc un hub digital pour accélérer son développement territorial, économique et social et générer des emplois hautement qualifiés.
Feuille de route santé
Il est question, en outre, pour l’Exécutif de mettre à niveau le système national de santé. Ce chantier se poursuivra durant la deuxième moitié du mandat gouvernemental, à travers le renforcement de l’offre de soins et l’opérationnalisation de la nouvelle gouvernance, grâce notamment à la création des groupements sanitaires territoriaux, et le pilotage effectif de la Haute autorité de santé. Ce déploiement continuera de s’appuyer sur un travail de terrain et de proximité impliquant les professionnels de la santé dans toutes les régions du Royaume. Un autre axe d’action prioritaire concerne l’organisation du parcours de soins des patients.
En ce sens, le gouvernement généralisera la qualification en médecine de famille, en prenant en charge les frais de formation des médecins généralistes des secteurs public et privé en médecine de famille. Pour ce faire, l’effort de digitalisation du système de santé se poursuit. Après avoir réussi à doter les structures de santé publique de systèmes d’information intégrés accompagnant le parcours patient sur toute la filière de soins, la prochaine étape sera d’assurer l’interopérabilité entre les systèmes d’information du secteur public, du secteur privé et des pharmaciens pour lancer à terme la carte de santé intelligente.
Réduire les inégalités
Alors que le programme de lutte contre les disparités sociales et territoriales (2017-2023) a permis d’améliorer significativement l’accessibilité des communes rurales aux minimas sociaux, les besoins de ces territoires demeurent importants, en particulier en termes d’inclusion économique. Prévu dans le programme gouvernemental, un nouvel élan sera donné au monde rural, en visant l’amélioration de l’accessibilité aux services sociaux de base dans les communes encore déficitaires et le développement économique des territoires ruraux.
Le développement des centres ruraux ciblera l’amélioration de l’attractivité du monde rural.
Parallèlement, le gouvernement met en œuvre, suivant les Hautes Instructions Royales, le programme d’urgence pour la reconstruction et la mise à niveau générale des régions touchées par le séisme du 8 septembre 2023, via la reconstruction des logements, le renforcement des infrastructures, ainsi que le rehaussement de la qualité des services publics et le développement socio-économique du Haut Atlas. Conformément à sa loi de création, l’Agence de développement du Haut Atlas œuvrera à faire du programme de reconstruction et de mise à niveau des régions sinistrées un modèle de développement territorial intégré et équilibré.
Investissements
Le gouvernement continuera aussi de déployer les projets stratégiques lancés, notamment la réalisation de lignes ferroviaires « Ligne Grande Vitesse», d’une liaison électrique très haute tension depuis les provinces du Sud, d’infrastructures hydrauliques, de gazoducs, de complexes sportifs, etc. Ces programmes devraient créer de nouvelles opportunités d’emploi dans le secteur du BTP, offrir une opportunité pour former les compétences nécessaires et participer à la diversification économique.
La nouvelle charte de l’investissement viendra appuyer la mise en œuvre des stratégies sectorielles, accompagner la mobilisation des investissements et accélérer la création d’emplois. Le gouvernement continuera aussi d’accélérer l’opérationnalisation du Fonds d’Investissement Mohammed VI afin d’en faire un levier pour les investissements du secteur privé.
Parallèlement, la réforme globale et stratégique du secteur des établissements et entreprises publics se poursuivra, dans le but de rationaliser l’investissement public et de stimuler le secteur privé, en identifiant les secteurs prioritaires à cibler par l’État, tout en accordant plus de marge de manœuvre au privé pour le reste des secteurs.
Eau, électricité… relever les défis d’avenir
Energie. Face au stress hydrique sans précédent que vit notre pays, le gouvernement accélère le déploiement du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI 2020-2027), pour un budget de 143 milliards de dirhams, destiné notamment au financement de l’interconnexion entre les bassins hydrauliques, le programme des stations de dessalement de l’eau de mer, le programme de réutilisation des eaux usées épurées, les barrages en cours d’exécution, le programme de l’économie de l’eau au niveau des réseaux d’adduction et de distribution de l’eau potable et d’irrigation. Parallèlement, notre pays s’engage, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, vers une transition énergétique ambitieuse, afin d’augmenter la contribution des énergies renouvelables à plus de 52% de la puissance électrique installée d’ici 2030. Dès 2024, seront mis en service les parcs éoliens Nassim Koudia Al Baida, dans la région de Tanger et Nassim Jbel Lahdid à Essaouira. En outre, plusieurs projets solaires seront lancés cette année, incluant Noor Midelt I (800 MW), Noor Atlas (300 MW) ainsi que des projets éoliens portés par le secteur privé.