Maroc

Filière équine, un développement au galop

La stratégie nationale a permis une augmentation exponentielle des activités du secteur

Véritable symbole du patrimoine national, le cheval occupe une place importante dans l’histoire du pays. Aujourd’hui, la filière équine est considérée comme un levier de développement avec un chiffre d’affaires en milliards de dirhams.

Signe de richesse et de prestige depuis des siècles, le cheval est aujourd’hui aussi un vecteur de développement. En effet, la filière équine joue depuis quelques années un rôle important dans le secteur agricole en particulier et dans le milieu rural d’une manière générale. Il faut dire que l’Etat a déployé des moyens considérables au cours de la dernière décennie afin de préserver ce patrimoine ancestral et de développer une filière structurée et active autour du cheval. Dans ce sens, l’Etat avait créé en 2003 la Sorec (Société royale d’encouragement du cheval), placée sous la tutelle du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Quelques années plus tard et plus précisément en 2011, une Stratégie nationale de la filière équine a été mise en place et son déploiement devait permettre de faire de cette filière un véritable moteur de développement économique et social. Concrètement, l’ambition de la stratégie nationale pour la filière équine mise en œuvre depuis 2011 est que le Maroc devienne un véritable pays du cheval et que la filière équine soit un moteur de développement économique et social. La stratégie nationale de la filière équine se déclinait en trois axes principaux : le développement des utilisations du cheval (Tbourida, sports équestres, art équestre moderne, etc.), le développement de la filière courses marocaines et la sauvegarde et la promotion du cheval barbe.

Chiffre d’affaires et élevage

En plus des milliers de postes d’emploi créés grâce à la filière équine exclusivement, le chiffre d’affaires avait doublé en quelques années, après la mise en place de la stratégie nationale. Les dernières estimations en date évaluent le chiffre d’affaires de la filière à plus de 6 milliards de dirhams. L’un des principaux axes de la stratégie nationale au cours des dernières années concernant le développement de l’élevage avec comme objectif de produire des chevaux de qualité et d’améliorer les races équines en s’appuyant sur les dernières techniques de génétique et de biologie animale. Sur ce plan, les différents haras nationaux travaillent à former, à diffuser et à promouvoir les techniques modernes d’élevage et les bonnes pratiques du bien-être des chevaux. Les primes aux naisseurs, les aides aux importations de poulinières de qualité sont des exemples de mesures incitatives mises en place auprès des éleveurs pour encourager le développement d’un élevage équin de qualité au Maroc. Globalement, cinq races de chevaux sont élevées au Royaume.

Il y a tout d’abord le Barbe. Race emblématique du Maroc, il s’agit d’une très ancienne race chevaline originaire d’Afrique du Nord. Il est idéal pour les activités sportives comme l’équitation, l’endurance, les randonnées équestres et touristiques. Membre fondateur de l’Organisation mondiale du cheval barbe (OMCB), le Maroc préside cette organisation depuis 2012. En 2014, le Maroc a participé pour la première fois aux Jeux equestres mondiaux organisés en Normandie et le cheval barbe y a été mis à l’honneur. Ensuite, il y a le pur-sang arabe considéré comme un excellent cheval d’endurance, qui séduit par sa grâce et la noblesse de son maintien. Il est aussi utilisé dans les courses hippiques marocaines.

L’autre race développée au Maroc est l’arabe-barbe. Issu d’un croisement entre le barbe et le pur-sang arabe, le cheval arabe-barbe est connu pour sa robustesse, ses qualités sportives et sa rapidité sur les courtes distances. C’est le cheval de selle par excellence au Maroc, particulièrement convoité par les cavaliers de Tbourida. La quatrième race connue au Maroc est le pur-sang anglais qui a été développée et stabilisée au début du 8ème siècle, par le croisement de la jumenterie de l’armée anglaise avec 3 étalons orientaux (Arabe et Barbe), dont en particulier, Godolphin – Arabian, qui venait du Maroc. Quasi imbattable sur les courtes et moyennes distances, il est le cheval le plus prisé pour les courses de galop. Enfin, il y a l’anglo-arabe. Il s’agit d’une race issue du croisement du pur-sang arabe et du pur-sang anglais. Excellent cheval de selle, il est apprécié aussi bien pour les courses que pour les sports équestres.