Maroc

E-Gov et Cloud computing : le Maroc prospecte aux Etats-Unis

Une délégation marocaine de haut niveau a rencontré les géants de la technologie US

Coopération. La délégation marocaine, composée de 15 participants représentant le ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, l’ADD, de la DGSSI, de la CGEM, l’AUSIM, Technopark et l’APEBI, est allée à la rencontre des géants américains de la technologie. Les détails.

Le Service commercial américain basé au consulat général des Etats-Unis à Casablanca, en collaboration avec l’Agence américaine du commerce et du développement (USTDA), a organisé, du 11 au 21 février 2024, une mission d’affaires au profit d’une délégation marocaine de haut niveau articulée autour du développement digital et de l’innovation. Cette visite s’inscrit dans le cadre du partenariat entre les États-Unis et le Maroc, plaçant la robuste technologie américaine, une technologie de confiance, au service de la prospérité économique du Maroc, augmentant ainsi l’attractivité du Royaume en matière d’investissements étrangers. «Le Maroc est engagé dans un processus de transformation numérique d’une importance stratégique capitale.

Alors que le Royaume développe son e-gouvernance et son économie numérique, le gouvernement et le secteur privé américains sont absolument déterminés à soutenir notre pays ami, le Maroc, pour assurer une transformation numérique exemplaire utilisant une technologie fiable et de point», a déclaré l’ambassadeur américain Puneet Talwar. La délégation marocaine est composée de 15 participants représentant la ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, l’ADD, de la DGSSI, de la CGEM, AUSIM, Technopark et l’APEBI. Les participants se sont rendus d’abord à Austin au Texas, puis à l’incontournable Silicon Valley. Au menu, une vingtaine de rencontres professionnelles avec des sociétés technologiques américaines de renommée mondiale, ainsi qu’avec des institutions étatiques américaines qui ont partagé leurs expériences en e-Gov, IA et cybersécurité.  «Les entreprises américaines du digital sont à la pointe de l’innovation et de la technologie», a déclaré Sarah Lamrani, sercétaire générale du ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration. «En participant à cette visite, la délégation cherche à bénéficier de leur expertise et à apprendre de leurs meilleures pratiques pour stimuler la croissance du secteur numérique au Maroc… et à attirer des investissements dans le secteur numérique marocain,» a-t-elle ajouté.

Transformation numérique
Les grandes entreprises technologiques et les start-up américaines participantes à ces rencontres étaient Oracle, Microsoft, Cisco, Cloudera, Google Cloud Services, Palo Alto Networks, Web Amazon Services, PlugandPlay, Nutanix, Tyler Technologies et Spark Cognition. Cette visite a pu familiariser les délégués avec les dernières technologies, services et meilleures pratiques américains en matière de centres de données, de cloud computing et de services gouvernementaux numériques. En outre, la visite vient soutenir les efforts de transformation numérique du Maroc, qui visent à numériser les services du secteur public, à soutenir le e-commerce et à créer un écosystème adéquat pour les start-up. Pour Mme Lamrani, la visite a également visé à «explorer la possibilité d’établir des partenariats avec des entreprises américaines pour développer et renforcer l’écosystème numérique au Maroc. Cela pourrait inclure des collaborations dans les domaines de la technologie, de l’innovation et du développement des compétences. » Plusieurs entreprises américaines participantes, dont Microsoft, Oracle et Cisco, entretiennent des relations à long terme avec le Maroc en investissant dans le développement du capital humain du pays. Ne prenant que l’exemple de l’année dernière, plus de 75.000 étudiants au Maroc ont accédé aux contenus de formation offerts gracieusement par des entreprises technologiques américaines.

L’engagement américain à soutenir la transformation numérique du Maroc se manifeste également sous la forme de programmes d’échanges professionnels et académiques, de programmes de renforcement des capacités, d’opportunités B2B et d’initiatives de transfert de technologie. A noter que l’Agence américaine pour le commerce et le développement (U.S.Trade and Development Agency – USTDA) relie le secteur privé américain aux projets d’infrastructures numériques dans les économies émergentes. L’USTDA réalise sa mission en finançant des études de faisabilité, une assistance technique et des projets pilotes intégrant l’innovation et l’expertise des entreprises américaines. L’Agence met également en relation des sponsors de projets étrangers avec des partenaires américains par le biais de ses missions commerciales, de conférences industrielles et d’ateliers d’experts. Par ailleurs, l’USTDA est unique parmi les agences fédérales : elle est mandatée par le Congrès pour promouvoir la participation de l’industrie américaine aux projets d’infrastructure dès les premières étapes critiques, lorsque les choix de conception et les options technologiques sont déterminés et définis.

Chantier
Il faut dire que le Maroc mène actuellement un chantier important concernant la digitalisation. Dans ce sens, la Commission nationale pour le développement numérique a tenu sa première réunion il y a deux semaines. Au cours de cette réunion ont été présentées les orientations générales du développement numérique – Maroc digital 2030, qui s’inscrivent en droite ligne de la Haute vision royale appelant à mettre à profit le développement numérique, notamment en encourageant les jeunes Marocains à développer des solutions numériques marocaines répondant aux besoins et contribuant à la création d’opportunités d’emploi. Après avoir rappelé les principaux acquis réalisés par notre pays dans le chantier de la digitalisation, ainsi que l’approche participative mise en œuvre pour l’élaboration des orientations en la matière, concrétisée par une série de rencontres consultatives régionales avec les différents acteurs du secteur du numérique, la ministre déléguée auprès du chef de gouvernement chargée de la transition numérique et de la réforme administrative, Ghita Mezzour, a présenté au cours de ladite réunion les grandes orientations du développement numérique – Maroc digital 2030, qui s’articulent autour de deux piliers (voir encadré).

Stratégie
Axes. Les grandes orientations du développement numérique – Maroc digital 2030 s’articulent autour de deux piliers. Ces deux axes majeurs sont la digitalisation des services publics qui vise à accélérer la cadence de numérisation des services publics en veillant à leur qualité, à travers une méthodologie centrée autour de l’usager, qu’il soit citoyen ou entreprise, et l’injection d’une dynamique nouvelle dans l’économie numérique en vue de développer des solutions numériques marocaines et créer de la valeur et des emplois. Ce dernier pilier s’articule autour de trois principaux axes qui sont le développement du secteur de l’offshoring, l’édification d’un écosystème dédié aux entreprises en développement et l’accompagnement de la digitalisation des petites et moyennes entreprises. Trois fondements essentiels articulent ce pilier, à savoir les talents numériques, le «cloud computing» et la couverture en réseaux de téléphonie et d’Internet.