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Les conservateurs britanniques en déroute lors d’élections locales partielles

Pas K.O., Rishi Sunak s’est débattu tant bien que mal sur le ring de la Chambre des communes. “ [Keir Starmer] peut être aussi arrogant qu’il le souhaite à propos des élections locales, mais le résultat des élections générales dépend des politiques promises. Et nous savons tous bien quel est son problème : il n’en a pas ! ”, a-t-il répliqué.

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Rishi Sunak fait pire que l’ex-Première ministre Theresa May…

Le verdict est pourtant là : pour sa première élection en tant que chef du parti conservateur, l’occupant du 10 Downing Street a reçu une véritable raclée. Les tories ont perdu 31 % des sièges de conseillers municipaux qu’ils avaient remportés en mai 2019 et 48 des 81 municipalités où ils disposaient de la majorité absolue. En moyenne, ils ont obtenu 26 % des votes contre 28 % en 2019. Une performance abyssale quand on sait que lors des élections locales partielles de 2019, les conservateurs alors dirigés par Theresa May se trouvaient déjà politiquement… au plus bas. La Première ministre avait d’ailleurs démissionné de son poste deux semaines plus tard.

Rishi Sunak, lui, restera à son poste. Principale raison à cela : son seul rival en interne se nomme Boris Johnson. Mais “Bojo” a d’autres préoccupations : il pourrait bien être obligé défendre son siège de député lors d’une élection partielle si le comité sur les privilèges des communes conclut qu’il a délibérément menti aux députés sur la tenue d’apéritifs organisés au 10 Downing Street pendant le confinement, alors qu’il était Premier ministre. Réponse ces prochaines semaines. Les autres prétendants se font discrets. Aucun député ne veut sa place alors que les conservateurs devraient perdre lourdement les élections générales prévues l’an prochain. Les projections réalisées le week-end dernier leur attribuent en effet entre 177 et 238 sièges de députés contre 365 aujourd’hui.

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Coincés entre les Travaillistes et les Lib-Dems

Au-delà des résultats bruts, le bilan des élections locales partielles est en effet clair : les électeurs ont massivement rejeté les conservateurs, où qu’ils soient. Le Labour en est le premier gagnant. Avec 35 % des votes, les travaillistes ont gagné 7 points par rapport à mai 2019, remportant ainsi vingt-deux municipalités. “Ils ont surtout engrangé des avancées importantes dans les circonscriptions qui avaient voté le plus massivement pour sortir de l’Union européenne lors du référendum de 2016, a analysé John Curtyce, professeur de sciences politiques à l’Université écossaise de Strathclyde. C’est précisément ce que le parti espère voir se reproduire lors de l’élection générale. Il saura alors reconquérir les nombreuses circonscriptions traditionnellement travaillistes tombées dans l’escarcelle des conservateurs lors des dernières élections générales de décembre 2019. ”

Dans leurs circonscriptions rurales et bourgeoises, où le Labour a généralement peu d’influence, les attaques sont venues des libéraux démocrates, en légère progression (20 % contre 19 %). Coincés dans cet étau, les Tories risquent bien d’être broyés.