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Au Soudan, les combats ont repris malgré une trêve prolongée : « Les violences se sont accrues après le départ des étrangers »

Les combats ont donc repris dans la capitale, Khartoum, mais aussi et surtout dans la région du Darfour (ouest), à la frontière avec le Tchad. Ils ont non seulement repris, mais ils se sont intensifiés selon plusieurs témoignages qui tirent la sonnette d’alarme. « Les violences se sont accrues après le départ des étrangers », témoigne le syndicat des médecins, en référence au départ des expatriés et des organisations humanitaires. Il évoque un « massacre » ayant fait « des dizaines de morts et de blessés » à El-Geneina. Des combattants ont sorti « mitraillettes, mitrailleuses lourdes et machines de tirs antiaériens » et « tirent des roquettes sur des maisons », insiste l’ordre des avocats du Darfour.

À Khartoum, ce vendredi, un avion d’évacuation turc a « essuyé des tirs d’armes légères » lors de son atterrissage à l’aéroport de Wadi Seyidna, dans la périphérie de la capitale. Comme à chaque incident, l’armée soudanaise et les RSF se rejettent la responsabilité. Le ministère turc des Affaires étrangères a précisé qu’aucun blessé n’est à déplorer, mais que l’appareil nécessite des réparations.

Faut-il vraiment craindre un risque biologique au Soudan, après la prise de contrôle d’un laboratoire de Khartoum par des combattants ?

« Une guerre stupide »

Dans cette guerre pour le pouvoir qui oppose deux généraux autrefois alliés, les civils sont pris au piège au cœur des échanges de tirs nourris. Ils tentent tant bien que mal de fuir dans les pays voisins. « Burhane et Hemetti doivent immédiatement arrêter cette guerre stupide qui se fait sur le dos des civils », a exhorté l’ordre des avocats soudanais à l’AFP. Dans ce pays de 45 millions d’habitants, touché par la pauvreté et la malnutrition infantile, l’exode est déjà massif. Au nord, l’Égypte a déjà recensé plus de 14 000 Soudanais arrivés sur son territoire. L’Onu estime que 270 000 personnes pourraient trouver refuge au Tchad et au Soudan du Sud.

Les pays occidentaux continuent également d’évacuer leurs ressortissants bloqués dans ce conflit, parti pour s’enliser. La Chine a annoncé avoir évacué la plupart de ses ressortissants. Un nouveau navire saoudien est arrivé vendredi à Jeddah (ouest), portant à 2 991 le nombre de personnes évacuées par Ryad, qui a accueilli l’essentiel des étrangers ayant quitté le Soudan par la mer.