International

Après 80 ans dans le secret, un ancien résistant de la Seconde Guerre mondiale livre un témoignage glaçant

Quelques jours plus tôt, le sept et huit juin, le jeune Edmond avait participé à l’assaut d’une garnison allemande à Tulle, assaut qui avait mené à la capture d’une cinquantaine de soldats.

L’épave d’un navire de la Seconde Guerre mondiale avec plus de 1.000 victimes retrouvé au large des Philippines

Mais le bataillon se rend rapidement compte que les prisonniers représentent un handicap de taille : “On n’avait pas de structures pour les garder, on n’avait rien et les Allemands contrôlaient encore toute la zone, raconte l’ancien résistant dans les colonnes de France 3, Le Parisien et 20minutes.fr. On ne pouvait pas les garder, on se déplaçait souvent, on changeait de camp. Quand ils voulaient faire pipi, il fallait deux maquisards pour les accompag­ner. Il y avait aussi le problème du ravitaille­ment.”

Vient alors un ordre glaçant du général Koenig, un homme “d’en haut” : tous les volontaires doivent tuer “leur Allemand”, explique Edmond Réveil, précisant que ce n’était pas un peloton d’exécution. Ce jour-là, le jeune homme se refuse au massacre. “On n’a pas le droit de tuer les prisonniers”, dit-il.

Après 80 ans dans le secret, l’ancien résistant de 98 ans, dernier rescapé du bataillon, livre son témoignage pour permettre de retrouver les hommes abattus. “Il fallait que ça se sache, c’est une vérité historique […] On a un peu vengé ceux qui ont été pendus. Les Allemands avaient aussi tué 47 jeunes à Ussel le 10 juin. Aujourd’hui, il faut rendre les corps à leurs familles. Ils ont été enterrés avec leurs livrets militaires et leurs plaques d’identification. Je suis content que ça ne soit plus un secret aujourd’hui.

D’après France 3, cette information avait été révélée en 2019 mais n’avait pas été rendue publique. À présent, les autorités vont pouvoir fouiller les lieux pour retrouver et exhumer les corps afin de les restituer à leurs descendances.