France

Toulouse : On a testé le premier « escape game » dans un téléphérique

Pour peu qu’il fasse beau et que la vue soit dégagée sur les Pyrénées, le voyage silencieux en Téléo se fait généralement dans la sérénité. Mais à partir du 13 mai, date du premier anniversaire du téléphérique de Toulouse, il se pourrait que vous y croisiez des voyageurs un peu plus agités. Des groupes bruyants qui se collent à la vitre de la cabine en commentant d’énigmatiques « diapositives » au lieu de s’extasier sur la vue imprenable sur la Garonne, qui pestent en s’escrimant sur une roue codée ou qui grimpent haletants, transpirants, mais avec une mine satisfaite, à la station du CHU de Rangueil. Il s’agira « d’espions » intérimaires, prompts à tomber dans le panneau, et fermement décidés à voler les « secrets » du plus long téléphérique urbain de France que d’autres métropoles envient à la Ville rose.

Ce jeu, lancé par Tisséo pour souffler la première bougie, a été imaginé par Granhota Games, spécialistes toulousain des jeux de piste et escape games. Il reprend donc tous les codes du genre, avec sa flopée de cadenas, son lot d’énigmes qui vous laissent sur le carreau pendant vingt minutes, ses joueurs qu’on perd en cours de route. Mais l’enfermement en moins, puisqu’il ne s’agit pas vraiment de s’évader d’une cabine mais plutôt d’y grimper plusieurs fois en profitant du voyage, toujours vertigineux même pour les habitués.

Les curieux du week-end

« L’objectif de ce jeu est double, valoriser le patrimoine naturel du site, le superbe point de vue de Pech-David par exemple, mais valoriser aussi le savoir-faire technique de Tisséo à travers ce téléphérique, unique en France par sa longueur [3 km], ses défis technologiques, environnementaux et de sécurité », explique Christine Chary, la directrice clientèle du réseau. Du coup, vous l’aurez compris, on n’est pas dans le jeu pur mais aussi dans l’explication technique. Evidemment, les bêtatesteurs, ont interdiction de divulgâcher les solutions mais on ne saurait trop vous conseiller d’aller au bout des vidéos pédagogiques, voire au bout du bout, sous peine de rester à quai. Et de ne pas venir en tong ou perché sur des talons aiguilles.

Depuis sa mise en service, Téléo a transporté 1,5 million de passagers, soit environ 6.000 par jour en moyenne, l’objectif initial de 8.000 étant ralenti dans son atteinte notamment par la fermeture anticipée à 22 heures au lieu de minuit pour cause de sobriété énergétique. Surtout, la première année d’exploitation a révélé la coexistence de deux profils d’usagers bien distincts. Il y a les travailleurs qui s’en servent au quotidien pour aller au boulot et les Toulousains qui doivent se rendre soit à l’Oncopole, soit au CHU. Mais il y a aussi les voyageurs « de loisirs » qui surgissent, en famille ou en groupe, au détour des week-ends et des vacances, juste pour le fun et le panorama. C’est à eux que s’adressent en priorité les « Secrets de Téléo » dont les créneaux d’inscription, ouverts depuis mardi, se cantonnent pour l’heure aux samedis et dimanches. Le jeu sera disponible pendant au moins six mois.