France

Toulouse : Le métro à l’arrêt pour la première fois de son histoire en raison d’une grève

Les Toulousains goûtent à la vie sans métro ce mardi, pour la première fois depuis trente ans et la mise en service du Val automatique. Cet arrêt, tout comme les énormes perturbations sur le réseau de bus et de tram prend sa source dans un conflit social à Tisséo portant sur la revalorisation des salaires. Et plus exactement sur la « clause de sauvegarde » qui permet habituellement d’aligner les rémunérations des agents sur l’inflation.

« Ça n’est jamais arrivé que le métro s’arrête sur une journée entière en raison d’un mouvement de grève », souligne Stéphane Chapuis, secrétaire général de la CGT chez Tisséo, faisant état d’un arrêt total des deux lignes automatisées du métro, d’un trafic très perturbé sur le tramway et d’une circulation à 45 % des bus. Des chiffres confirmés par la direction de la régie des transports en commun.

Inflation trop élevée pour revaloriser

« Chaque année, dans les NAO [négociations annuelles obligatoires] (…) on intègre la clause de sauvegarde, c’est ce qui nous permet l’année suivante de récupérer l’inflation : par exemple, en 2022, on a eu 1 % d’augmentation (des salaires), l’inflation a été de 5,92 %, au 1er janvier 2023, on a eu 4,92 de rattrapage, précise Stéphane Chapuis. Et cette année, ils ont décidé qu’ils ne nous les donneraient pas », déplore Stéphane Chapuis.

Selon Thierry Wischnewski, le directeur général de Tisséo Voyageurs, « ces dernières années, l’entreprise a pu aller jusqu’au niveau de l’inflation dans ses revalorisations de salaires sauf que depuis 2022 et 2023 au regard du taux élevé d’inflation, c’est devenu plus compliqué ».

Une mobilisation perlée ?

Mais « la proposition qui a été faite cette année, elle est de 2,8 % plus 1 % si l’inflation dépasse les 5 % et cette proposition a été rejetée, pour autant, je la qualifie de tout à fait raisonnable », estime le dirigeant.

La grève doit durer toute la journée de mardi et une assemblée générale du personnel, prévue à 11h30 devant le dépôt de bus de Mesplé, pour décider de la suite du mouvement. Les votants pourraient opter pour plusieurs journées de mobilisation ponctuelles dans la durée mais pas forcément mercredi.