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Sac à dos : Comment cet accessoire de cours d’école est devenu indispensable et chic

De la rue aux défilés, le sac à dos est partout. Accessoire de cours d’école qui pouvait être gentiment jugé ringard dans les années 1990, il retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse. Il s’inscrit dans une dynamique sociale et culturelle et répond à tous les besoins des actifs : il est pratique, design et accessible. Pour partir en week-end, porter son ordinateur et toutes ses affaires, à vélo ou en transport en commun, il s’invite sur le dos des urbains et ne compte plus s’en déloger.

Un succès auprès des actifs

« Les modes de vie des actifs, depuis quelques années, tendent à aller vers plus de fonctionnalité et de praticité », débute Dinah Sultan, styliste tendance chez Peclers Paris. Inspiré de la tendance du gorpcore – qui consiste à porter des vêtements techniques de randonnée, en ville, le sac à dos s’est vu réinventé par de nombreuses marques. Les prémisses du retour de cet accessoire datent des années 2000, développe Dinah, notamment avec la marque Eastpak qui était partout dans les cours de récréation. S’il était alors cantonné aux collégiens, en 2014, lorsque la tendance hipster battait son plein, il a repris sa place dans les rues et sur le dos des jeunes adultes. Les marques telles que Rains ou Herschel ont repensé le sac de façon plus actuelle.

Toutefois, le véritable retour du sac à dos a eu lieu ces dernières années. Les marques de mode françaises ont commencé à le réinterpréter. « Les versions sont plus pratiques, on peut y glisser un ordinateur, voyager avec, il s’adapte au mode de vie plus nomade », indique la styliste. En effet, à l’heure où le nomadisme est de plus en plus commun, avec le développement du télétravail, des espaces de coworking, mais aussi des mobilités douces comme le vélo taf, le rapport aux villes change. Dès lors, le sac à dos devient un indispensable. « Peu encombrant, facile à porter, c’est un véritable sac de Mary Poppins », confit Dinah. Cerise sur le gâteau : il se marie à merveille avec toutes les silhouettes, « il ne casse pas la structure du corps puisqu’il ne prend pas un point d’appui bizarre », explique la spécialiste.

Toutes les marques s’y mettent

Dior, Chanel ou encore Valentino, les maisons de couture imaginent des modèles élégants et intemporels, à retrouver lors des défilés de mode. Cet accessoire n’est alors plus destiné seulement aux urbains dont le style s’inspire du streetwear, mais bien à tous les férus de mode qui souhaitent apporter une touche pratique à leur dressing. Comme le remarque Dinah Sultan, « si les marques le mettent sur les podiums, c’est qu’il répond à un réel besoin ».

Tout comme pour les sneakers, les créateurs ne manquent pas d’ingéniosité pour proposer des sacs à dos modernes et dans l’air du temps. Cabaïa, la marque originalement spécialisée dans le bonnet aux pompons interchangeables, a lancé sa gamme de sacs en se basant sur les envies de ses clients. « On a créé un modèle en incluant notre communauté en prenant compte de leurs nécessités » révèle Emilien Foiret, cofondateur de Cabaïa. En s’affranchissant des codes désuets qui prodigués aux femmes d’opter pour un sac à main et aux hommes une mallette, cet objet souligne l’évolution des modes de vie. Avec Cabaïa, Emilien mise sur la fonctionnalité avec une ouverture grand angle et de nombreuses astuces rangements, mais aussi sur l’esthétique, grâce à la personnalisation.

Une tendance qui est là pour durer

Les modes de vie versatiles font de cet accessoire un incontournable. Selon Gaétan Bouzac, cofondateur de Pachamama, la marque française qui produit des sacs à dos en cuir fabriqués par des artisans boliviens, cette tendance ne va pas s’arrêter. « Les actifs n’ont plus peur de mettre un sac à dos pour se rendre sur leur lieu de travail. Avant, ils pensaient que ça donnerait un côté un peu ringard à la tenue, mais on a passé ce cap. ». Dans différents styles, couleurs et tailles, en 2023, il existe sur le marché des sacs à dos pour tous les usages. Bien loin des modèles de randonnée, les enseignes françaises le conçoivent comme un outil du quotidien à avoir dans son dressing.

De plus, elles adoptent une démarche écoresponsable. Avec Pachamama, Gaétan met en avant le savoir-faire artisanal bolivien, « nos sacs sont faits en cuir selon une technique de tannage à base de végétaux. On rémunère les artisans boliviens de façon juste à hauteur du savoir-faire et du produit qu’ils développent. ». Du côté de Cabaïa, Emilien et son équipe produisent des sacs avec le plus faible impact possible, qui durent le plus longtemps. « On garantit nos sacs à vie », conclut-il.

Avec ses qualités indéniables, au bureau comme en vacances, le sac à dos n’a pas fini de faire parler de lui.