France

Rennes : Après l’interdiction de son concert, le rappeur Freeze Corleone saisit la justice

L’audience est prévue ce vendredi matin à 11h15. Via son avocat, Maître Adrien Chartron, le rappeur Freeze Corleone a déposé un référé-liberté devant le tribunal administratif de Rennes après l’interdiction de son concert prévu le 18 mars dans la salle Le Liberté dans le cadre du festival Boomin Fest.

Dans un arrêté municipal en date du 28 février, la maire de Rennes a interdit au rappeur originaire des Lilas de se produire au motif d’un « risque avéré de trouble à l’ordre public. » Figure du « drill » en France, Freeze Corleone est accusée par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) de paroles jugées « antisémites » et faisant l’apologie du nazisme et du terrorisme.

Dans certaines chansons, le rappeur, lâché par son label Universal en 2020, déclare notamment :  « J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30 », « Tous les jours R.A.F (rien à foutre) de la Shoah » ou « Monte un empire comme le jeune Adolf. » Des propos scandaleux pour la Licra qui avait demandé en septembre 2020 l’ouverture d’une enquête au ministère de l’Intérieur.

Les organisateurs ont maintenu la programmation

S’appuyant sur ses alertes, Nathalie Appéré, maire socialiste de Rennes, estime que les propos de Freeze Corleone « constituent de véritables provocations et incitations à la haine voire à la violence » et « sont de nature à très fortement exacerber les tensions déjà vives entre différents groupuscules politiques extrêmes présents à Rennes. »

La ville avait dans un premier temps demandé à sa régie publique Citedia, qui exploite Le Liberté, de demander la déprogrammation du rappeur à Krumpp, la société de production qui pilote l’événement. « Comme l’organisateur n’a pas modifié sa programmation, après échange avec l’autorité préfectorale, la Ville a pris un arrêté d’interdiction. »