France

Lille : Depuis l’effondrement mortel de deux immeubles, les mesures de protection se multiplient

Principe de précaution. La ville de Lille a ordonné, vendredi, une nouvelle évaluation d’immeuble, « à cause d’un risque certain », annonce la mairie, dans un communiqué. Il s’agit du 10e arrêté d’évacuation d’urgence pris depuis l’affaissement, le 12 novembre, de deux immeubles mitoyens dans le centre-ville, lequel avait provoqué la mort d’une personne.

Cette fois, c’est un bâtiment situé au 51, rue de la Clef, entre le Vieux-Lille et le centre-ville, qui est visé. Le commerce du rez-de-chaussée, Suncoo, est donc fermé jusqu’à nouvel ordre, le temps d’effectuer des investigations supplémentaires.

Des propriétaires négligents

Ces évacuations, qui se multiplient depuis deux mois et demi, ne signifient pas que les bâtiments vont s’effondrer du jour au lendemain, « mais la situation est suffisamment critique pour déclencher le principe de précaution et y effectuer des investigations plus poussées », explique la mairie.

Le récent drame a donc visiblement activé la prise de conscience. « Nous avons reçu 218 demandes d’intervention dans des logements et dans 80 % des cas, il y avait des doutes qui nécessitaient des travaux. Dans les cas les plus extrêmes, nous prenons un arrêté d’évacuation », précise-t-elle.

Environ 1.200 dossiers de logements insalubres

Dans un récent point presse, Martine Aubry n’hésitait d’ailleurs pas à dénoncer les propriétaires qui, pour certains, ont laissé « l’état de leurs immeubles se détériorer ». « Les services de la mairie ne peuvent pénétrer dans les habitations sans y être invités, explique la maire de Lille. Et parfois, nous découvrons des problèmes qui traînent depuis longtemps. »

Plus généralement, la ville de Lille est confrontée à 1.200 dossiers concernant des bâtiments insalubres. Selon une source municipale, 113 propriétaires ont été mis en demeure d’y faire des travaux.