France

Les maires de Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine souhaitent fusionner leurs villes

Mariage en vue en Seine-Saint-Denis. Ce mercredi, les maires de Saint-Denis, Mathieu Hannotin, et de Pierrefitte-sur-Seine, Michel Fourcade, ont annoncé vouloir fusionner leurs villes d’ici à 2025 afin de mutualiser des services comme la police municipale ou la cantine, dans un entretien accordé au Parisien.

Si cette union entre Saint-Denis (110.000 habitants) et Pierrefitte-sur-Seine (35.000) devait aboutir, la commune nouvelle deviendrait la plus grande d’Ile-de-France après Paris, devant Boulogne-Billancourt (92) qui comptent 117.000 habitants.

Une commune dans la ville

« Nos communes n’ont aucune frontière physique. Il y a des rues de Saint-Denis qui rentrent dans Pierrefitte, et inversement. La séparation administrative n’avait finalement pas beaucoup de sens. Et c’est surtout un choix qui va nous permettre de porter un projet politique commun », explique Mathieu Hanotin.

« Pierrefitte pourra se développer bien plus vite et on pèsera beaucoup plus auprès de l’Etat, de la Métropole, de la région… », estime de son côté Michel Fourcade, en précisant que Pierrefitte évoluera en « une commune déléguée intégrée à la commune nouvelle ».

Concrètement, les habitants de Pierrefitte pourront bénéficier des équipements municipaux de Saint-Denis, des centres de vacances, de la cantine gratuite, de sa foncière commerce ou encore de sa police municipale 24 h/24.

Une décision critiquée

« Sur l’habitat indigne, qui est l’une de nos priorités communes, nous avons aujourd’hui 36 agents qui s’en occupent à Saint-Denis, contre trois à Pierrefitte. Demain, on sera évidemment plus efficace à 40 », assure Mathieu Hanotin. Le député de la circonscription de Saint-Denis Stéphane Peu a réagi en s’interrogeant sur « la légitimité démocratique d’une telle décision », dans un communiqué.

« Aucun des deux maires n’ayant proposé ni même évoqué cette idée lors des élections municipales de 2020, ils ne disposent pas de mandat pour ce projet », estime-t-il. « Dès lors, il est inenvisageable qu’une telle fusion qui touche à l’identité et à l’avenir de deux villes à l’histoire séculaire puisse passer outre la consultation de la population ».

Les maires veulent « se donner du temps »

Le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel « peine à comprendre les raisons de cette fusion ». « En quoi cela améliorerait la vie de nos concitoyens, les rapprocherait des services publics et municipaux, de la proximité de leur maire et des élus du conseil municipal ? Je crains surtout que ce ne soit le contraire », déclare l’élu dans un communiqué.

Les deux maires ont assuré vouloir « se donner le temps de la discussion et des échanges avec les citoyens ».

« En revanche, aucune des communes qui n’ont fusionné ces dernières années n’a eu recours au référendum. On est sur un sujet qui ne peut pas se décider par un vote pour ou contre », selon Mathieu Hanotin.