France

Islam : Le CFCM se donne de nouveaux statuts, avec plus de poids aux acteurs locaux

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est donné dimanche de nouveaux statuts accordant plus de poids aux « structures départementales », a-t-il annoncé dans un communiqué, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire. Un texte adopté à l’unanimité et « ouvrant ainsi la voie à une refonte profonde » de cette structure, écrit celle qui était jusqu’à 2021 l’instance de dialogue avec les autorités sur les questions ayant trait à l’organisation du culte musulman.

Cette refonte prévoit deux changements majeurs : tout d’abord « une réorganisation du CFCM sur la base de structures départementales dans lesquelles peuvent siéger, d’une manière égalitaire, toutes les mosquées de France », assure-t-il. Cette réforme s’appuie aussi sur la « fin du système de cooptation » de la moitié des membres du CFCM, mettant fin au poids des fédérations de mosquées rattachées aux pays d’origine (Algérie, Maroc, Turquie). Ce système était la cause des fortes dissensions internes qui ont paralysé le CFCM ces dernières années.

Concurrence entre le CFCM et le Forif

« Par ces deux changements, le CFCM souhaite ainsi redonner la parole aux acteurs locaux élus par leurs pairs qui auront la légitimité nécessaire », explique le communiqué. « Ces acteurs que réunissent des préoccupations communes aboliront les frontières et les divisions artificielles qui ont lourdement entravé le CFCM dans ses missions ».

Ce dernier affirme représenter « plus de 1.100 mosquées », sur quelque 2.500 lieux de culte en France. « Ce chiffre est appelé à augmenter significativement avec la nouvelle réforme », affirme-t-il, précisant par ailleurs qu’un « nouveau règlement électoral sera adopté prochainement ».

Fin février, le président de la République, Emmanuel Macron, avait déclaré avoir « décidé de mettre fin » au CFCM comme instance de dialogue entre l’Etat et le culte musulman depuis 2003, au profit du Forum de l’islam de France (Forif), composé d’acteurs de terrain désignés par les préfets.