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Fifa : Réélu président, Gianni Infantino compare son histoire à la manière dont le Rwanda s’est relevé après le génocide

C’était une simple formalité, et elle a été réglée en quelques minutes. Gianni Infantino a été réélu jusqu’en 2027 à la présidence de la Fifa, qu’il occupe depuis 2016, sans concurrent et par acclamation lors du 73e Congrès de l’instance à Kigali (Rwanda) ce jeudi.

Le dirigeant de 52 ans avait déjà été reconduit dans les mêmes conditions en 2019 par les délégués des 211 fédérations membres. Il pourrait étendre son règne à la tête du football mondial jusqu’en 2031, son premier bail de trois ans, entamé après la suspension de Sepp Blatter, étant considéré comme incomplet.

Comparaison douteuse

Après son fameux discours en introduction de la dernière Coupe du monde au Qatar, où il disait « se sentir aujourd’hui qatari, arabe, africain, homosexuel, handicapé, travailleur migrant », Infantino a encore fait très fort à l’ouverture du congrès en comparant son élection inespérée en 2016 avec la manière dont le Rwanda s’était reconstruit après le génocide de 1994.

Pas loin de renoncer tant il n’était pas favori, l’ancien secrétaire général de l’instance « s’est alors souvenu de [sa] visite au Mémorial du génocide de Kigali », a-t-il raconté. « Je me suis posé la question de pourquoi je devrais me décourager. La manière dont ce pays s’est relevé de cette tragédie devrait nous inspirer tous. J’ai donc poursuivi la campagne, et ai été élu président de la Fifa quelques mois plus tard. » Quelqu’un a dû lui dire que c’était là une bonne idée.

Conforté par cette réélection, Gianni Infantino entend inaugurer une ère de tous les superlatifs, faisant gonfler compétitions et revenus avec sa Coupe du monde à 104 matchs dès 2026 et son Mondial des clubs à 32 équipes à partir de l’été 2025. Le premier projet est entériné, le second devrait l’être bientôt, avec l’objectif de venir concurrencer la lucrative Ligue des champions de l’UEFA.

Cette course à l’expansion pourrait bien réveiller les fractures du football : mercredi soir le Forum mondial des ligues (WLF), regroupant une quarantaine de championnats, a dénoncé des décisions « sans consultation », qui alourdissent encore « un calendrier déjà surchargé, et ne tiennent aucun compte de l’impact sur la compétitivité des ligues domestiques et la santé des joueurs ».