France

Eurovision 2023 : « Il y a des choses que je ne peux pas contrôler », confie La Zarra, à l’approche de la finale

De notre envoyé spécial à Liverpool (Royaume-Uni)

Samedi, elle disait être dans un état « électrique ». « Je le suis toujours, ça n’a pas évolué », nous confie La Zarra, ce mercredi. La chanteuse, qui représentera la France en finale de l’Eurovision samedi, a enchaîné les interviews à son hôtel de Liverpool et rebelote demain. Puis, vendredi, viendra l’heure de l’ultime répétition avant le grand soir. Point d’étape à l’approche du jour J.

Comment avez-vous vécu votre répétition en public lundi soir ?

C’était très émouvant. Quand je suis arrivée, les gens avaient l’air content de me voir, ils criaient (rires). C’était un plaisir de partager ce moment avec les spectateurs, pour moi, c’est ce qui est le plus important.

Depuis la salle, on vous a vu arriver des coulisses juchée sur la structure que les techniciens ont installée sur le devant de la scène. A quoi pensiez-vous à ce moment-là ?

A quoi je ne pensais pas, plutôt (rires). Il y a plusieurs choses qui défilaient dans mon esprit. J’essayais de faire redescendre le stress. Je suis vraiment perfectionniste concernant ma performance mais il y a des choses que je ne peux pas trop contrôler. Dès que je suis entrée en contact avec la foule, ça m’a changé les idées.

Ce n’est pas trop déstabilisant de chanter sur un pilier, à trois mètres de haut ?

C’est sûr qu’en étant en hauteur, il peut y avoir des interférences dans les retours son. Même s’il n’y a pas de risque que la colonne tombe, elle bouge, donc si je remue ma jambe, il y a des vibrations qui remontent… Je dois composer avec tous ces nouveaux éléments, en espérant pouvoir tout contrôler d’ici à la prestation finale.

Vous évoquiez l’autre jour le fait de décrocher puis de raccrocher le cordon de sécurité. Or, là, vous restez attachée en permanence. Au départ, il était prévu que vous vous détachiez pour vous mouvoir davantage sur la scène ?

C’est ce que j’avais prévu. Après, il y a eu des contretemps qui ont fait en sorte que la décision a été prise que je reste accrochée.

Vous allez chanter dans la première moitié de la finale, tout comme les favoris que sont la Suédoise, le Finlandais et l’Espagnol… Qu’est-ce que cela vous évoque ?

Je ne comprends peut-être pas trop comment les choses se passent mais, quand je regarde des shows comme les MTV Music Awards, au bout d’une heure, j’ai envie d’éteindre ma télé (rire). Donc moi, ça m’arrange de passer dans la première partie. Après, j’ignore comment cela fonctionne pour les votes, s’il y a un risque qu’à la fin les gens ne se souviennent plus de ma prestation… Après, je ne peux pas contrôler ce que le public préfère. S’ils plébiscitent une autre proposition qui correspond davantage à leurs goûts, c’est correct. Moi, à la fin de la journée, je veux être contente de ma prestation. Je veux que, vocalement, ce soit impeccable, qu’il n’y ait aucune faute, que l’on arrive à comprendre l’essence de la chanson… Si j’arrive à faire ça, je n’aurai aucun regret.

Vous lisez les commentaires vous concernant, vous ou votre performance, sur Twitter, sur YouTube ?

Un peu.

Est-ce que ça vous conforte ? Est-ce que ça vous fait vous poser des questions ?

Je me pose tous le temps des questions, donc il n’y a personne qui va changer ça (rires). Je prends en considération ce que disent les gens qui m’apprécient, c’est assez concret en général. Ils sont pertinents, ils savent de quoi ils parlent. Je me sens protégée par eux, peu importe ce qui arrive. Cela me donne énormément de force, je ne me sens pas seule quand je suis sur scène.

Vous envisagez que votre classement final puisse ne pas être à la hauteur de vos espérances ?

Bien sûr. C’est normal. Bien sûr, j’aimerais ramener la coupe à la maison et rendre fier tout le monde, je vais me battre jusqu’à la dernière minute. Mais pour moi, après, la vie continue. J’avais une carrière avant, j’espère que j’aurai une carrière après (rires).

Comment travaillez-vous la gestion du stress d’ici à votre prochain passage sur scène, vendredi, pour le jury show lors duquel les jurés internationaux établiront leurs classements ?

De base, je suis quelqu’un d’assez anxieux. J’ai toujours eu le trac. Mais, dès que je commence à chanter, ça redescend – parfois ça prend du temps à redescendre. Ce qui est important, pour moi, c’est de m’isoler avant de monter sur scène, qu’on me laisse tranquille. Les quarante minutes qui précèdent, personne ne doit me parler. Il faut que j’entre dans mon univers.

Vous êtes arrivée à Liverpool il y a une semaine. Comment avez-vous vécu ces jours-ci ?

J’ai emmagasiné plein de bons souvenirs. On a partagé beaucoup de choses tous ensemble, au sein de la délégation. On rigole beaucoup, on essaie de prendre le temps de se relaxer, de manger ensemble. On est une belle équipe.